lls ont dit
J’ai longtemps pensé que je restais
jeune, je me suis longtemps senti
quelqu’un de jeune. Je m’étais trompé :
je n’étais pas jeune, j’étais plutôt
marginal. Je le comprends maintenant
que j’ai vieilli et que je sais ne pas avoir
changé même si je me sens à l’écart,
en marge de la société. J’ai longtemps
porté les cheveux longs par souci
de ne pas me plier au modèle masculin ;
je n’affiche d’ailleurs toujours pas
de tatouage ni de boucle d’oreille,
de cravate ni de complet trois pièces,
rien qui ne puisse m’associer au monde
du crime. J’ai mis du temps à comprendre
que j’appartiens au monde marginal
des indignés insoumis et humanistes.
Claude Paradis