Un temps de balles perdues
Il fait un temps de balles perdues,
de ballons morts, d’enfants punis.
J’ai des trous noirs dans mes mots,
des accrocs sur le cœur
où saigne la tendresse,
des cicatrices sur la page,
les yeux brûlés par les images,
les tatouages du destin
sur mes biceps endoloris.
Il fait un temps de balles perdues,
de brins d’herbe brûlés,
de marguerites mal effeuillées.
J’ai des trous dans mes bas
où se perd la vie,
des blessures dans la voix,
des cordes de pendu
au manche des guitares.
Le museau du soleil ne lèche plus mes vitres.
Une maison de papier ne protège de rien.
Je ne suis qu’un enfant
et j’ai peur la nuit
quand passent les avions.
Jean-Marc La Frenière