Un crayon à la main
On vide les tiroirs
dans la chambre du cœur.
On laisse la porte ouverte
au vent des souvenirs.
Ni dedans ni dehors
ni ici ni ailleurs
ni pire ni meilleur
ni vraiment le malheur
ni vraiment le bonheur
même les oiseaux
finissent par tomber.
Parmi les mots les morts
les âmes flânent malgré tout.
J'écris de la main gauche
maladroite et rebelle.
Il y a trop de faux pas
dans les jambages des phrases.
Trop de mots se perdent
dans l'écriture du monde.
Debout comme un crayon
sur la neige des pages
je grave des sillons
sur la chair du froid.
Je finirai assis
sur une chaise de paille
un crayon à la main,
un rayon de soleil
me transperçant le cœur.
Jean-Marc La Frenière