Je suis plus près de toi

Publié le par la freniere

Je plante un arbre sec dans le ventre du feu

La mèche usée du jour charbonne sous la pluie

Naissent les bruits du soir j'entends renter les boeufs

La pendule a moulu des minutes de suie

Je suis plus près de toi

Qui brouilles le parcours

Et qui laisses ma voix

Dériver sur les mares

Je suis plus près de toi

Que le vent dans les tours

Que le dégoût des jours

Qui s'attable et me nargue

Je saurai désormais comment souffrir d'amour

Perdu au bord des champs dans les boues de l'automne

Je connaissais la peine à Paris dans les tours

C'est bien une douleur pareille, un même cours

Je suis plus près de toi,

Qui brouilles le parcours

Et qui laisses ma voix

Dériver sur les mares

Je suis plus près de toi,

Que le vent dans les tours

Que le dégoût des jours

Qui s'attable et me nargue

L'hiver est un roi mort empenné de corbeau

Il ouvre, il m'attendais, il me rit comme un frère

Les chambres sont parées d'un damier de vieux os

L'âge que j'ai ce soir pèse comme une pierre

Je suis plus près de toi,

Qui brouille le parcours

Et qui laisse ma voix

Dériver sur les mares

Je suis plus près de toi,

Que le vent dans les tours

Que le dégoût des jours

Qui s'attable et me nargue.

 

Luc Bérimont et Lise Médini

Publié dans Poésie à écouter

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