Asli Erdogan provisoirement libérée
Même muselée, ou sévèrement censurée, la presse turque exulte: Asli Erdogan est libérée. Faut-il – peut-on? – y voir le signe de la mobilisation internationale que sa détention a occasionnée? Toujours est-il qu’après 97 jours de calvaire, l’auteure est libérée. Et avec elle la traductrice Necmiye Alpay, après 85 jours de détention – et le jour de son 70e anniversaire.
Les pétitions, les tribunes, les lettres ouvertes s’étaient multipliées au cours des dernières semaines pour demander aux gouvernements et politiques d’agir, de faire pression sur la Turquie.
Nous nous élevons contre l’état d’urgence et toutes ses mesures antidémocratiques. Nous voulons que soit reconnue notre liberté de pensée et d’expression. Le travail d’un éditeur est de faire circuler les idées et les rêves ; nous voulons pouvoir faire notre travail sans subir l’oppression, les menaces et le danger. Et en dépit de l’oppression, nous déclarons: nous sommes toujours une maison d’édition; nous ne cessons pas le travail! Nous faisons appel à la solidarité!L
es éditions Evrensel (Turquie)
Emprisonnées depuis le 19 août pour Asli Erdogan et le 31 août pour Necmiye Alpay, les deux femmes étaient accusées d’association avec une organisation terroriste. Par là même, elles auraient agi pour tenter de briser l’unité de l’État turc, mais également avoir activement pris part à des actions visant à perturber le pays. Mais également d’avoir diffusé de la propagande terroriste.
Malgré les objections de l’accusation, le tribunal turc a donc fini par céder aux demandes de libération conditionnelle, alors qu'il avait été requis une peine de prison à perpétuité contre Asli Erdogan.
Reste que l’audition pour le procès aura lieu le 29 décembre, ce qui ne libère pas totalement les deux femmes.