Peut-être

Publié le par la freniere

Peut-être que le sable sortira des vitres et servira de plage.

Peut-être que la mer s’échappera des colliers.

Peut-être que le vent remplacera le pétrole.

Peut-être que les chevaux henniront dans les bottes pour retrouver l’avoine.

Peut-être que la ligne d’horizon libérera les collines et les jettera au vent.

Peut-être que le baiser des abeilles redonnera du miel aux ruches désertées.

Peut-être que le temps s’enfuira des horaires pour rejoindre le rêve.

Peut-être que les enfants oublieront la règle de trois, la guerre de Troyes

et les trois petits cochons pour dessiner le ciel.

Peut-être que les hommes sortiront des usines, des banques et des églises

pour retrouver la source.

Peut-être que les fillettes d’Afrique pourront jouer à la corde sans sauter sur une mine. Peut-être que les crayons de couleur remplaceront les seringues aux mains du désespoir. Peut-être que les trains s’envoleront des rails en convois de pollen.

Peut-être que les chiffres feront la courte échelle aux alphabets rebelles.

Peut-être que les balles ne viendront plus crever les ballons des enfants

et que les cerfs-volants remplaceront les missiles.

Peut-être que les aveugles enseigneront aux autres à voir avec les mains.

Peut-être que les mains serviront aux caresses et qu’on pourra s’aimer

sans compter la monnaie.

Peut-être que l’amour réchauffera la terre et les nuages qui ont froid.

 

Jean-Marc La Frenière

Publié dans Poésie

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