Au temps des girouettes, les boussoles s'affolent

Publié le par la freniere

Je me demande comment en finir avec la démocratie capitaliste. Les ignorants sont des légions romaines, égarés en Bas-Canada, fidèles à l'empire de l'argent. Ils accumulent leurs biens et immeubles, voitures et régime d'épargne, esclaves au service des patrons de l'industrie, ils élèvent leurs enfants pour en faire des serviteurs de l'État ou des petits entrepreneurs.
Ils rêvent d'automobiles et d'écrans géants, ils sont friands de statistiques dans les arènes où les gladiateurs se battent à mort pour les sénateurs et les condominiums offerts au gagnant.
La droite locale est complètement obnubilée par la civilisation capitaliste, c'est l'apothéose du mauvais goût, de la vedette platine, de la décadence des moeurs. Leurs consciences se confinent à leur tondeuse à gazon dans le garage, ils se confient à leurs clôtures comme un confessionnal qui entoure leur domaine privé, la piscine creusée, leur BBQ en plein air, leurs messes télévisuelles rythment les espoirs, envies, fantasmes...

Les hypnotiseurs et les effaceurs de réflexion bouchent les possibilités de comprendre le rapport à l'environnement, leur monde est gouverné par les pesticides, les villages temporaires de motorisés et les crèmes solaires, lorsqu'ils envahissent les plages touristiques du sud et les territoires de chasse au nord. Ils coupent les arbres, remplissent les milieux humides, harnachent les rivières et construisent des fourmilières en sous-sol et des termitières en gratte-ciel, ils s'étalent, comme en fait foi les océans de plastiques et les décharges municipales sur toute la surface du globe.

Les nouveaux rois du monde ont remplacé la nature naturante de la planète, relayée au second plan, comme un parc safari pour les élites des cinq continents. Chacun entassant ses richesses et ses trophées de chasse dans des enfermements économiques, bourses, fiducies, assurances, monnaies virtuelles, parcs immobiliers, taux usuraires et contrôle des produits intérieurs bruts de pays entiers...

Nous ne sommes plus le tiers-monde, nous sommes le sous-monde exposant X, chairs à canons et robots dociles, contribuables et soupes aux laits surveillés de près par des espions-fonctionnaires au service des ministères, avec leur attirail de puces électroniques, de délateurs-commissaires, d'inspecteurs de bas-de-laine, de cartes de crédits et d'observation des moeurs et fluctuations des consommateurs...

Je crois que nous sommes sortis du bois pour tomber dans le trou béant, le gouffre technologique d'un monde où règne la quantité, la matière et l'esclavage systématique de 99% de la population terrestre...

Où se trouve l'espoir d'en sortir?
Entre l'escalade des dangers climatiques et la spéléologie des fissures idéologiques, les fluctuations des plaques tectoniques de l'économie de marché et entre les mauvaises humeurs des géants chinois, arabes et américains, les pauvres indigènes de la planète Terre n'ont plus de saints, de dieux, de prophètes à qui se vouer. Ils n'ont que des idoles du star-système, des vedettes de la grande industrie, de chevaliers du sport...

Pas besoin d'inventer l'enfer, notre prison terrestre suffit, les geôliers sont en orbite satellitaire et scrutent les moindres signes de rébellion...

Ce soir nous mangerons de la galette au Bar du Goulag et nous nous souviendrons des circonvolutions qui nous ont mené à notre perte...

Sauvons les semences et construisons nos serres, nous sommes le Clan du Destin...

Les outardes se sauvent vers le pays des Amerloques...

Alain-Arthur Painchaud  bipède à station verticale...

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