Dans la peau de Catherine La Frenière
Chaque semaine, tous les vendredis, Bible urbaine pose 5 questions à un artiste ou à un artisan de la culture afin d’en connaître un peu plus sur la personne interviewée et de permettre au lecteur d’être dans sa peau, l’espace d’un instant. Cette semaine, nous avons interviewé Catherine La Frenière, directrice du programme Production de l'École nationale de théâtre du Canada, pour discuter de cette expérience unique et enrichissante et surtout de l'excellent taux de placement pour les finissants. Faites vite, vous avez jusqu'au 1er mars pour vous inscrire!
«Ce qui est stimulant, c’est de prendre part et de réfléchir à une œuvre en collectivité. Dans un métier où le travail d’équipe est primordial, on n’a pas le choix de se remettre en question et d’échanger ses idées et aussi parfois de les confronter. Toujours au service d’une œuvre par souci de bien véhiculer les sujets qui y seront traités. Le théâtre et l’art en général nécessitent du sérieux et de la rigueur, car leur importance dans notre société est capitale. En y participant, nous posons une action citoyenne et participons à l’évolution de la pensée.»
«Avec ma formation en production, j’ai la chance de pouvoir toucher à plusieurs aspects de ce métier, je peux donc passer de la création, comme assistante à la mise en scène, à l’organisation, comme directrice de production. Ce qui est stimulant aussi, c’est que chaque production est à réinventer; l’équipe de création change, la technologie et les outils de création évoluent, nous poussant ainsi à toujours renouveler notre métier.»
«Quand je suis sortie de l’École nationale de théâtre il y a bientôt vingt ans, je connaissais déjà mes nouveaux collègues pour les avoir côtoyés à l’école comme professeurs, coachs, conférenciers, metteurs en scène, etc. C’est une école qui nous met en contact, et ce, dès notre rentrée scolaire, avec le milieu professionnel dans lequel nous évoluerons.»
«Maintenant de retour comme directrice du programme Production, je constate que l’école a évolué avec son art, que ce sont mes collègues actuels qui y enseignent, et je reconnais le milieu dans lequel je travaille tant au niveau de l’apprentissage que de la pratique.»
«Le programme de production est celui qui offre le plus grand éventail de spécialisations, six en tout, formant les candidats pour des métiers de conception – en son, éclairage et vidéo – et des métiers organisationnels et techniques: direction de production, direction technique, assistance à la mise en scène et régie.»
«Malgré le fait que le programme offre toutes ces avenues pédagogiques, tous les étudiants suivent le même cursus, peu importe le choix de spécialisation. Ils deviennent donc des praticiens complets, capables de rigueur organisationnelle et d’une sensibilité artistique avisée et riche, peu importe qu’ils soient des concepteurs ou des organisateurs.»
«Même si l’école est spécialisée en théâtre, les diplômés du programme Production sont réputés pour leur grande polyvalence à travailler dans plusieurs disciplines: danse, cirque, multimédia, etc. C’est qu’ils sont reconnus pour leur rigueur, leur sens artistique et leur professionnalisme. Considérant le taux de placement de ceux-ci dès leur sortie, j’en déduis donc que la méthode de travail enseignée dans le programme et l’engagement artistique de l’école envers les étudiants font toute la différence pour les employeurs.»
«Il convient à des jeunes créatifs, organisés et débrouillards qui ont envie de vivre de leur passion pour le théâtre. Dans le programme Production, nous formons plus que des techniciens de scène; nous formons des collaborateurs artistiques qui vont occuper des postes de conception ou de gestion sur des productions. Ils sont des créateurs au même titre que le concepteur de costumes ou les acteurs.»
«Durant leur formation de trois ans, dans leurs cours théoriques, mais aussi en travaillant sur environ six spectacles par année, les étudiants assimilent progressivement le langage théâtral. La formation assure aussi le développement du sens de l’organisation et des capacités de gestion des étudiants, leur leadership et leur habilité à travailler en équipe.»
«Ils apprennent dès la première année à collaborer avec les metteurs en scène, les comédiens, les scénographes et les membres de l’équipe de création du spectacle, et assument des postes de responsabilité croissante en deuxième année jusqu’à des postes de concepteurs et de direction en troisième année. Seulement huit étudiants par année sont admis, ce qui crée une ambiance propice au développement maximal de capacités de chacun et un suivi personnalisé.»
«En sortant de l’école, je suis devenue directrice technique et directrice de production du Théâtre de Quat’Sous, sous la direction artistique de Wajdi Mouawad jusqu’en janvier 2004. J’ai travaillé pour des petites et des grandes compagnies de théâtre, comme La Licorne, le Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, l’Espace libre, Sibyllines Théâtre et Trois Tristes Tigres.»
«J’ai aussi fait de la gestion comme directrice administrative pour les Productions Hôtel-Motel et Orange Noyée, et j’ai été directrice administrative et codirectrice générale du Théâtre PÀP, en plus d’en être la directrice de production.»
«J’ai également travaillé dans le milieu de la danse et de la musique. Le théâtre reste par contre ce que je préfère, et c’est un honneur pour moi maintenant de transmettre cette passion à d’autres.»
«Il ne faut pas se laisser impressionner par le concours d’entrée ou le peu d’admissions par année. Toute personne qui porte en elle l’envie et le sérieux de faire du théâtre et d’en faire son métier a le potentiel d’étudier à l’École nationale de théâtre. Ils sont les bienvenus.»