J'appelle poésie
en écho à Aragon et Alexandre Oho Bambe in « L’embellie »
J’appelle poésie cette part inconsolée de l’homme
et son regard ébloui à l’aube de ce qui va naître
et le redresse,
tout ce qui se bat et résiste
et s’ouvre à celui qui tremble,
cette langue de sève qui s’enroule
autour de nous comme un souffle vital,
le pouls de la terre sous nos pieds, et les semelles du vent, et les sabots du cerf et ceux de l’éléphant.
J’appelle poésie la bouche et le ventre de la femme libre,
ses assauts de guerrière et son coeur dévoilé à la face du mâle,
tous les frôlement infinis du monde, le bruit dans les broussailles, la danse des hommes et de la pluie,
les heures lentes à s’égoutter de la peine et les doigts de la nuit qui affolent le poème.
J’appelle poésie l’humanité qui nous relie et nous engage
et ta place d’homme qui est partout là où tu souris.
J’appelle poésie ton cri jeté au pur du ciel
et mes mots de mère, engrais pour la terre tant ils sont faits de la matière du vivant.