Maturité

Publié le par la freniere

Maturité

Poétesse oubliée née dans la Vallée de la Matapédia. Elle a publié en France chez Grassin et au Québec a l'Hexagone. Elle a vécu longtemps au Carré Saint-Louis.

 

N’ai rien pressenti de la terre

ne l’arrache qu’à coups de larges lambeaux

n’ai rien connu des soûleurs du vin

ne déchire les vignes qu’à coups de griffes

ce fiel entre les dents

et la glaise des stagnations

 

Nul ne m’attend

j’évite les faire-part cérémonie

parcimonie

j’ai tendance aux courbatures

 

Vous connaissez ce pays jeune

qu’on ne prend pas au sérieux

louant sous les éclats d’obus ce pays

je le veux à feu et à sang

qu’on lui casse son biberon

dans l’intensité de la chaleur humaine

qu’il cesse d’être douilletté

sauf lui tendre la main

c’est un homme raisonnable

 

Un peloton coincé va créer l’honneur

de survivre dans la mi-carême de la vie

 

Je suis la rampe de mes chemins de fer

je conduis mes trains vers la lumière

chassant mes vanités de vitriol

les moutons noirs au golfe de l’esprit

 

En moi je garde la musique de l’étranger

le ton lyrique de son accent joli

ce qu’il m’apporte de vent lointain

 

Gemma Tremblay

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article