Le mot n'est pas l'amour
Le mot n’est pas l’amour
l’amour n’est pas la rue quotidienne
avec ses poissons crevés
l’amour n’est pas la rue quotidienne
avec ses poissons crevés
Ses rats squelettiques
la rue n’est pas le delta des gestes fiévreux
Les gestes fiévreux ne sont pas
le matin du monde
et l’aube des femmes des hommes des vieillards et des enfants
n’est pas cette flaque d’urine au bas du mur de l’usine
l’usine n’est pas la forêt
la forêt n’est pas l’oiseau
qui chante malgré sa gorge rouge
le chant du sang n’est pas la sève d’avril
Un jour peut-être
nous ferons en sorte tous unis
de donner des ailes
au pauvre langage des habitants des limbes.
la rue n’est pas le delta des gestes fiévreux
Les gestes fiévreux ne sont pas
le matin du monde
et l’aube des femmes des hommes des vieillards et des enfants
n’est pas cette flaque d’urine au bas du mur de l’usine
l’usine n’est pas la forêt
la forêt n’est pas l’oiseau
qui chante malgré sa gorge rouge
le chant du sang n’est pas la sève d’avril
Un jour peut-être
nous ferons en sorte tous unis
de donner des ailes
au pauvre langage des habitants des limbes.
André Laude
Poème cité dans “C’était hier et c’est demain” : anthologie.
Le Printemps des poètes/Seghers « Poésie d’abord », Paris