Les vieux enfants
Ils recherchent leur vie dans le creux de nuages
Qui couvrent leurs pensées d'un voile cotonneux,
Leur mémoire qui s'amuse au pays des enfants
Est allée se cacher au mitan des saisons
Dans leur château de sable qui lentement s'écroule
Sur tous leurs souvenirs, ces brisures du passé.
Entre leurs vieux doigts gourds ils font glisser les grains
En comptant chacun d'eux, pour mesurer le temps.
C'est une nostalgie qui tombent de leurs mains
Avant d'aller se fondre à l'aura de leur brume.
Leurs jours s'enfuient sur la pointe des pieds
Leurs nuits s'avancent sur la pointe des rêves
Un crissement d'aiguilles au matin les éveille.
Quand la trotteuse s'égare sur la montre brisée
Poursuivant les secondes qu'elle a peur d'oublier.
Il fait tellement sombre dans leur vie de silence
Où s' emmêlent les fils les reliant au passé.
C'est un rideau tissé qui cache leur visage ,
C'est un reflet brouillé dans un miroir concave,
C'est kooning égarant ses couleurs sur ses toiles,
Hugo Claus égarant ses mots dans ses poèmes ,
C'est le vieillard qui grignote la mort
Où qui fixe avec soin sur le mur lézardé
Des instants de bonheur qu'il vole aux nuages
Pour revoir ces avant oubliés en chemin.