Aphorisme du jour
Elle a beau se nourrir de l'innocence des enfants, de femmes traquées et d'hommes détraqués, la guerre a toujours l'estomac vide. L'appétit du profit est un ver solitaire.
les mots de la vie
La censure, c'est l'hydre acéphale aux mille bras aveugles qui abat comme un
sacrifice sans défense
chaque érection de sensibilité délicate au moyen de ses moulinets vandales!
La censure, c'est le rasoir gigantesque rasant au niveau du médiocre toute
tête qui ose dépasser!
La censure, c'est la camisole de force imposée au vital!
La censure, c'est la défiguration imposée sur la grâce au moyen d'un sourcil
froncé saugrenu!
La censure, c'est le saccage du rythme!
La censure, c'est le crime à l'état pur!
La censure, c'est l'enfoncement du cerveau dans un moulin à viande dont il
surgit effilochement!
La censure, c'est la castration de tout ce qu'il y a de viril!
La censure, c'est la chasse obtuse à la fantaisie et à l'audace
illuminatrice!
La censure, c'est la ceinture de chasteté appliquée à tout con florissant!
La censure, c'est l'interdiction de la joie à poivre!
La censure, c'est le morose enlaidissant tout!
La censure, c'est l'abdication du rare et du fin!
La censure, c'est la maculation et le hachage en persil de l'unique toujours
gaillard!
La censure, c'est l'abdication de la liberté!
La censure, c'est le règne ignorantiste du totalitarisme intolérant envers
tout objet qui n'est pas
monstruosité rétractile!
La censure, c'est l'injure homicide à la loyauté des sens!
La censure, c'est le pet par dessus l'encens!
La censure, c'est la barbarie arrogante!
La censure, c'est le broiement du coeur palpitant dans un gros étau brutal!
Oui, mille fois oui, la censure c'est la négation de la pensée.
Claude Gauvreau
Écrit il y a 38 ans. Deux ans avant le Refus global.
Les médias nous apprennent qu'il faut, en ce qui concerne Israël, comprendre, toujours comprendre, comprendre l'histoire, comprendre le contexte, comprendre qu'ils ne font que riposter aux terroristes, qu'ils ont le droit de se défendre mais cet article démontre qu'il n'y a sans doute pas grand chose à comprendre, c'est de la barbarie tout simplement, la loi du plus fort, le règne de la terreur. Le plus écœurant c'est que l'occident est complice de ces exactions tandis que les intellectuels et les écrivains se taisent parce qu'ils ont peur, peur d'énoncer certaines vérités qui risquent de les mettre sur le banc des accusés, peur de se faire lyncher par les médias, peur de se retrouver sous le joug de l'accusation ultime, l'antisémitisme. Il y des causes qui ne sont malheureusement pas convenables, et des lâchetés qui sont plus que convenables.
Vous ne savez pas la tristesse
des arbres officiels
alignés sans erreur et l'attente
enfin
du dernier arbre
du dernier vent d'automne dans le dernier arbre
du dernier cri de guerre dans le dernier vent
Vous ne savez pas
vous
le mourir des pauvres collines
leurs titubants hameaux ivres de jeunes tuiles
quand un chemin rebelle essaie de renchasser
les plus vieilles maisons au bout de ses rameaux
Vous ne savez pas
loin
ce que c'est d'espérer un oiseau sur un fruit
qui vous mord jusqu'au sang
un orage au lointain
peut-être pur
pour qui?
Vous ne savez pas
loin
ce que c'est de trembler au bord de la lumière
J'ajouterai des mots sur la page invisible,
des pépins de pomme dans le verger détruit,
des grains de sable dans les soupapes des moteurs,
des os à moelle dans la soupe du jour,
des grosses bûches d'érable dans l'âtre du bonheur.
J'ajouterai des couleurs à l'arc-en-ciel déteint,
des images à la voix, des caresses à la main,
des rallonges à l'espoir, des lucioles aux néons,
des vagues de fraîcheur à l'aride et le sec.
Je ne crois plus beaucoup à la vertu des hommes.