C'est le blues des réseaux sociaux, je me suis fait traiter de crosseur...
Je me suis fait engueuler comme du poisson pourri...
Je serais infiniment riche si j'étais un crosseur, mais je ne suis qu'un éjaculateur précoce, un blessé concret du suprême souffrant, disait Denis Vanier, je pratique la masturbation quotidienne, onanisme torché au gibet de potence, la petite mort de Léo Ferré, je pisse, je crache... la lucidité se tient dans mon froc...
C'est comme baisser sa garde, quand tu t'y attend pas, c'est l'uppercut, la droite, la gauche et tu es knock-out...
Georges Bataille parlait du monstre qui sommeille en nous, c'est la route de la désolation de Bob Dylan, c'est l'heure de la retraite de Dominique Michel, c'est l'heure de vérité de Cat Stevens...
Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques (une nouvelle de Philip K Dick)? Denis Villeneuve doit faire des cauchemars en pensant à la suite de Blade Runner...
C'est le blues de Jean Narrache, de se faire fourrer lors de la colonisation de l'Abitibi, c'est le blues de la Bolduc, de se faire fourrer dans le commerce des pêcheries et des denrées de base en Gaspésie, sur la Côte-Nord et aux Îles-de-la-Madeleine, c'est le blues de Radisson, de se faire fourrer par la Hudson Bay Cie et celle des territoires du Nord-Ouest pendant la grande époque de la traite des fourrures dans les monopoles français et écossais, c'est le blues de Desgroseillers, de se faire fourrer par les aristocrates français dans les pays des Trois-Rivières et des Attikameks, c'est le blues de d'Iberville, de se faire fourrer par les les anglos lors de l'occupation du territoire des Eastern Townships, entouré de colons anglais et de prêtres protestants, c'est le blues du Mississippi de Louis Joliet, de se faire fourrer par les multinationales qui ont exploité les minerais de la Côte-Nord et qu'ils les ont expédiés par tonnes directement aux Etats-Unis, c'est le blues de Papineau, de se faire fourrer et de se faire brûler, maisons et villages, par les forces loyalistes, lors de la Rébellion des Patriotes, c'est le blues de la Famille sans Nom, de se faire fourrer et déporter lors de la conquête britannique, c'est le blues de Louis Riel, de se faire fourrer, de se faire enlever la province qu'il a créé, tout comme les Québécois, se sont fait détrousser par le Dominion du Canada lors de la naissance de la province de Terre-Neuve et du Labrador, c'est le blues de Gilles Vigneault, de se faire fourrer par les riches, dans les clubs privés de chasse et pêche, partout au Québec et particulièrement au Nord de Roberval et sur la Basse Côte-Nord, c'est le blues des canayens de se faire fourrer sur toute la ligne, c'est le blues de la dépression nationaliste dans le fond des campagnes et dans les ghettos des villes, c'est le blues des mouches noires dans la sacristie des robes noires, c'est le blues de la malédiction de la terre-de-roche, la terre de Caïn, pis des pitons de Price Brothers, c'est le blues des nègres blancs de se faire fourrer longtemps par l'Alcan pis maintenant par Rio-Tinto, dans notre belle région du Saguenay...
Aujourd'hui j'ai l'Âme Noire (ONF) de Martine Chartrand, j'ai la musique noire de Félix et son Macpherson, aujourd'hui, j'ai le champ de coton dans la gorge, j'ai la musique du diable dans l'esprit, je me sens emporté par la crue des eaux du St-Laurent, on va aller chanter avec la tribu des Ottawas sur la rue Ontario avec Adamus et les gratteux de guitares..
Robert Johnson, Muddy Waters, Led Belley, John Lee Hooker et B.B. King...
Painchaud devient Hotbread en quatre temps...
Alain-Arthur Painchaud