Du bout de mon crayon
Du bout de mon crayon, je précise le monde sans effacer l’espace. Je m’y trouve et m’y perds à la fois. Les petites choses font plus de rêves que les grandes. Un dé à coudre a plus d’imagination qu’un métier à tisser. Un bec de lièvre est plus vrai qu’un dentier. Les mots sont des oiseaux traversant le silence. L’écriture porte les êtres et les choses qui ne sont plus. Elle esquisse ce qui sera. Quand les gestes tombent ce sont les mots qui les relèvent. Ils versent de l’espoir dans une lampe inquiète. Il y a de la terre dans les mots, de la chair et du sang.
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paru dans Parce que, Chemins de plume, 2007