Lorsque la nuit

Publié le par la freniere

Lorsque la nuit fait taire les oiseaux, c’est ton silence que j’entends. Comment te dire : Regarde quand le ciel est si bleu. Comment te dire : Écoute quand j’entends les oiseaux. Tu es si près de moi mais ton corps est si loin. Les plus belles couleurs sont moins belles sans toi. Un insecte sur ma main te cherche lui aussi. Qu’importe l’eau qui coule, si tu ne l’entends pas.

Je pense à toi devant chaque arbre, chaque étoile, chaque fleur. Tu es partout chez moi. Tu débouches d’un nuage ou d’un sentier perdu. Tu cours sur les routes avec mon loup. Tu viens à moi. Je viens à toi. Tu n’es pas sable entre les doigts mais l’eau qui sourd de la source. Tu n’es pas l’heure qui finit mais toujours celle qui commence.

Même au loin, je m’enveloppe de toi. Quand je m’enfonce en toi, je m’élève et je monte. Les fleurs qu’on ne voit pas, je les respire en toi. Tes yeux nourrissent la lumière. Ton cœur agite les ruisseaux. Quand tu nages avec moi, je deviens la rivière, la route quand tu marches. Les fleurs du matin se lèvent avec toi. Les tournesols tournent autour de notre amour.

Tout m’étonne avec toi, le matin, la lumière, le cours d’un ruisseau. Je touche l’horizon du bout de mon crayon. Je parle avec l’oiseau le langage des graines. Quand je touche ta peau, la sève monte plus haut et l’assemblée des feuilles écoute les oiseaux te faire des aubades. Même les cailloux, avec leur cœur de pierre, sont heureux quand on s’aime.

Le temps ne cherche plus ses heures. Il monte vertical de mon corps à ta bouche. Je vis en communion avec les galaxies. L’amour est ce qui donne à vivre, ce qui dans le ruisseau nous lave des secondes, ce qui dans l’horizon nous permet d’avancer, ce qui donne la chair sur le noyau du fruit, ce qui trouve le centre au milieu de l’espace, ce qui donne son sens au moindre petit pas.

 

Publié dans Prose

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