L'art indiscipliné
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L'art indiscipliné est un terme associé aux créations artistiques marginales. Il identifie des oeuvres créées par des personnes étrangères aux milieux artistiques officiels ou s'en écartant délibérément. L'art indiscipliné regroupe des oeuvres qui se situent aux limites des courants artistiques institutionnels, comme l'art brut et l'art populaire ou encore l'outsider art et le folk art (termes en usage dans les communautés anglophones). Les oeuvres relevant de ces diverses catégories possèdent entre elles, tant sur le plan historique que formel, des liens de parenté indéniables. Le plus remarquable de ces liens est certainement le caractère « indiscipliné » de l'acte artistique. En choisissant l'art indiscipliné pour objet de recherche, de documentation, de diffusion et d'éducation, la Société des arts indisciplinés pose d'emblée l'idée que cet art relève avant tout d'une démarche autonome, indépendante et insubordonnée. |
LES ARTISTES INDISCIPLINÉS
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LES ARTISTES INDISCIPLINÉS DANS L'HISTOIRE DE L'ART
| L'intérêt pour le primitivisme, pour l'authenticité, pour les « commencements originaires de l'art » (Paul Klee) et les pouvoirs de l'inconscient, gagne l'Europe entière dès le début du XXe siècle, bouleversant la pensée esthétique et intellectuelle. Dans ce contexte culturel, les artistes accordent une attention particulière aux créations enfantines, aux productions tribales, aux gravures populaires et aux collections des hôpitaux psychiatriques. Des artistes comme Wassily Kandinsky, Max Ernst, André Breton, Pablo Picasso, et plus récemment, comme Jean Tinguely, Georg Baselitz, Arnulf Rainer et Julian Schnabel, furent influencés à différents niveaux dans leur style, leur technique et leur réflexion artistique par les oeuvres de créateurs marginaux. Le cas le plus célèbre est Jean Dubuffet qui a accumulé durant sa vie un grand nombre d'oeuvres regroupées dans la célèbre Collection de l'art brut inaugurée à Lausanne en 1976. En 1945, Dubuffet définissait l'art brut qui, pour lui, ne visait pas spécialement l'art des « fous » mais plus généralement les travaux réalisés par des autodidactes, des excentriques ou des « isolés sociaux ». Ainsi développée, cette définition permet aisément d'inclure aujourd'hui l'art brut dans le champ de l'art indiscipliné. |