Préalable aux enfants d'ici (France)
Dans un pays où l’on n’a jamais tant parlé de culture (elle a même des maisons),
où toute question possède ses spécialistes,
où la pensée médiatisée, journalistique et universitaire est reine quoique suprêmement détachée de son objet,
puisqu’on ne peut entrer dans les prisons ou les cités,
qu’au nom de la police ou de la maladie,
il nous faudra défoncer les portes, de l’intérieur ou de l’extérieur,
c’est simultané peu importe,
au nom du crime qui est, là-dedans, quotidiennement commis.
car nous n’aurons bientôt plus assez de taules pour les enfermer, les enfants,
blessés au coeur,
et il nous faut briser leur isolement
afin qu’ils ne cèdent pas au vertige d’être si fort brutalisés,
afin qu’ils gardent la force de haïr ce que l’on veut faire d’eux et d’aimer,
comme des fous,
ce qu’ils ont découvert en eux, un jour, d’irrecevable.
Afin qu’ils aient moins peur
et du fait de la lutte
et de la lutte de fait
qu’ils sont,
en eux-mêmes,
il faut dire la commune aventure,
qu’ils s’y retrouvent et s’y reposent et s’y rencontrent
par l’hospitalité complice de ceux qui se sont déjà reconnus.
C’est le chant d’innocence et d’expérience.
Quand l’obéissance est devenue impossible
il a bien fallu mettre en mots
la chair même de la révolte.
l’armée des ombres
Nous ne sommes pas quelqu’un, nous sommes la nausée du monde.
N’être connus, ni reconnus
Disparaître dans le souterrain réseau des égaux
Etre le un à l’autre analogue
et non semblable
C’est dévoiler la multiplicité des richesses.
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