Mère 10

Publié le par la freniere


Tu es toujours présente.
Tu agites pour nous
le rideau du sommeil.
Tu pousses le soleil
sur le rebord du lit.
Une fleur quelque part
vient d’éclore pour toi.
Tu me regardes encore.
Les arbres me regardent.
La lune bleue, le soleil rouge,
les oiseaux me regardent.
Ton regard est partout
où se pose le mien.
 
C’est l’heure du grand voyage.
J’agite sur la page
le mouchoir des mots.
Tu es plus loin derrière,
sur la Baltique et l’Atlantique,
sur les montagnes du Pacifique,
la Taïga, la Caspienne,
sur une autre planète,
Tu es chacun de nous,
chaque grain de pollen,
chaque atome d’atome,
de la mer à l’étoile,
de la graine à l’espoir.
 
Tu continues dans l’eau,
le vol bleu des oiseaux,
le sang des cardamines,
la luzerne, le trèfle,
dans le pollen solaire
et le jardin qui porte
un collier de verveine.
 
Quelque part dans la nuit,
dans le tunnel de brume,
les dédales du vent,
les raisins de la mer,
ton œil veille au grain
comme un phare allumé.
Tu apaises pour nous
les grands oiseaux d’orage.



Publié dans Poésie

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