Châtelaine (Québec)
Hommes dit-il enfin en vous tout est absence
Vous n'avez pas fermé les cendres sur le feu
Vous avez laissé choir votre sang sur le sol
Et sans ensemencer vos poumons d'un air libre
Vous avez trébuché dans votre vérité
Comme on refuse un pauvre en lui rendant sa main
Et je vous tiens rancune pour vos foules sans tête
Pour votre peu de voix à tant de bouches bées
Châtelaine ce chemin s'ouvre autant que tes bras
Tant mes pas l'ont fait naître au bout de mon regard
Et tant parmi les fleurs j'ai vu l'aube flancher
Car mon corps me quittait et j'étais en déroute
Dans mon mal de mêler mon haleine à la tienne
Et je n'ai pas laissé la folie m'envahir
Au point d'être passible de silence et de paix
J'ai simplifié le monde à jamais dans mon œil
Fait-il calme au château qu'il domine la plaine
Un brin d'herbe a suffi pour qu'il serve l'exil
Et que notre salive y baptise l'amour
Tel qu'en secret le ciel répond de l'avenir
Ainsi à deux pas de déserter mon ombre
Et de te retrouver au lieu dit du destin
À cet amas de pierres je dédie ma patience
La nuit comme le jour nous font place déjà
Dans le temps les objets quittent leur promontoire
La magie lève ses toiles autour de nous
Et même si la flamme doit finir dans la cire
Le monde mal éteint nous invite à le suivre
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