Châtelaine (Québec)

Publié le par la freniere


Hommes dit-il enfin en vous tout est absence

Vous n'avez pas fermé les cendres sur le feu

Vous avez laissé choir votre sang sur le sol

Et sans ensemencer vos poumons d'un air libre

Vous avez trébuché dans votre vérité

Comme on refuse un pauvre en lui rendant sa main

Et je vous tiens rancune pour vos foules sans tête

Pour votre peu de voix à tant de bouches bées


Châtelaine ce chemin s'ouvre autant que tes bras

Tant mes pas l'ont fait naître au bout de mon regard

Et tant parmi les fleurs j'ai vu l'aube flancher

Car mon corps me quittait et j'étais en déroute

Dans mon mal de mêler mon haleine à la tienne

Et je n'ai pas laissé la folie m'envahir

Au point d'être passible de silence et de paix

J'ai simplifié le monde à jamais dans mon œil


Fait-il calme au château qu'il domine la plaine

Un brin d'herbe a suffi pour qu'il serve l'exil

Et que notre salive y baptise l'amour

Tel qu'en secret le ciel répond de l'avenir

Ainsi à deux pas de déserter mon ombre

Et de te retrouver au lieu dit du destin

À cet amas de pierres je dédie ma patience


La nuit comme le jour nous font place déjà

Dans le temps les objets quittent leur promontoire

La magie lève ses toiles autour de nous

Et même si la flamme doit finir dans la cire

Le monde mal éteint nous invite à le suivre


...


Juan Garcia

Publié dans Poésie du monde

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