L'égoine des cigales
L'égoïne des cigales gauchit l'été. Leurs frottements a fait taire les
pies. Un bleu impardonnable plafonne à niveau de soleil. Si tu lèves les
yeux, tu brûles. Aucune barbe de nuages, aucune tignasse d'air. La vacance
des pluies nage ailleurs. Midi transpire même à l'ombre. La terre,
sentinelle sèche, avertit de l'imminente défloraison. Indifférente, la
tortue du jardin mange les salades. Le clocher n'a plus qu'un filet de
voix. Une pile de linge sale attend son tour de lessiveuse. Reste le repas
à préparer, la peur à refouler, l'espoir à biner. Et l'écrire simple,
pour quitter l'orgueil.