Mon amour il n'y avait pas de vent
Mon amour grand comme un délire inférieur, trois fois plus grand que le carré de la tangente supérieure des trois galaxies. Mon amour grand comme trois infinis, deux sourires et le pouce. Mon amour, il n'y avait pas de vent, seulement un crissement de comètes. Je ne suis pas sorti, j'ai eu peur de la colère des étoiles, je me suis caché sous la table, j'ai crains que l'odeur des magnolias ne les enivre et, qu'amoureuses folles, elles ne viennent ici chez nous étudier les jasmins, le trèfle et la recette du caramel. Et pourquoi pas, l'ivresse aidant, faire des parties de rayon en l'air, qu'ignorant mon goût de l'ombre et du silence elles me roulent dans la lumière, dans des clairs de Grande Ourse, des clairs de lune et des obscurs ébréchés. J'ai eu peur qu'elles bousculent la table du jardin, les pissenlits et les bonnes manières. Je ne suis pas sorti, il y avait un cri de chat inexpliqué, une lueur de terreur derrière le cyprès. Enfin, quand je cesserais d'avoir peur, je sortirai de dessous la table, je penserai tes bras, ton cou, et même à autre chose, à cette chose qui ressemble à une échelle à gravir la lumière. Je penserai à la fuite intérieure quand je te cherche en moi. Je penserai à mes envies. J'apprendrai la langue du bleuet, le frisson de ton cou et je t'aimerai tendre comme le caméléon empereur quand il est amoureux et heureux, quand il aime comme je t'amoure. Je penserai au cri de la douceur et, si personne n'arrête le cri, entre deux silences et tes bras, je te dirai je t'aime comme on le dit au Pérou, au Mexique, ou ailleurs, et dans mon jardin.