Roland Nadaus
Né en 1945 à Paris, Roland Nadaus est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages. Poète, romancier, conteur, pamphlétaire, il a mené parallèlement une carrière d'élu et de bâtisseur de ville. Il collabore à de nombreuses revues de la France à l'Inde, en passant par la Belgique, l'Italie, etc.
Il publie régulièrement dans la revue "Hélices - Poésie terrestre". Son premier ouvrage, paru en 1969 au Mercure de France annonce par son titre, l'oeuvre et l'action - inséparables- de Roland Nadaus : "Maisons de paroles", proses poétiques.
Maire de Guyancourt (près de Versailles) depuis 20 ans, il a consacré une part importante de son action municipale à soutenir la poésie et les poètes : de nombreuses rues et de nombreux bâtiments publics y portent des noms de poètes et c'est à Guyancourt Saint-Quentin-en-Yvelines que vient d'être bâtie la plus récente et la plus moderne Maison de la Poésie en Europe.
Maison de paroles, Mercure de France, 1969 *
A un clerc de Babel, Lieu Commun, 1972 *
Monde tel, préface de Pierre Leyris, Pierre Jean Oswald, 1975 *
21 placards en forme de poing et de main, Fond de la ville, 1976 *
Petites comptines pour un gros cochon, Le Dé bleu, 1977 *
Jours à la colle, La Surgeôlière, 1977 *
Douze cocktails à servir pour réussir dans l'hexagonerie poétique (plus un
treizième), Incandescence, 1978 *
Pour un manifeste du réalyrisme..., 1978 *
39 prières pour le commun du temps, Jacques Brémond, 1979
Bocages, Les Lettres libres, 1985 *
Ecrits d'avant l'écriture, La Bartavelle, 1991
Premier cahier de préhistoire, Verso, 1991 *
Je ne tutoie que Dieu et ma femme, Jacques Brémond, 1992
Dictionnaire initiatique de l'orant, La Bartavelle, 1993 *
Lettre à Saint Glinglin, Jacques Brémond, 1995
Esopiennes, fables en prose, La Bartavelle, 1996
19 quintils pour finir le siècle ici(plus un pour survivre), Clapàs, 1997 *
365 petits quintils (plus 1 pour les années bissextiles), Jacques Brémond, 1997
En cas d'urgence, quintils, Gros Textes, 1999
Prières pour les jours ordinaires, Editions de l'Atelier, 1999
Le chat (du Chester) d'Alice, Alain Benoît, 1999
Tableaux d'une exposition de Modest M., La Bartavelle, 2000
Giai Miniet / Nadaus, Del Arco, 2000
Qu'la Commune n’est pas morte, Encres vives, 2001
Nadaus / Giai-Miniet, Ed. ça presse, 2001
Le sentiment du pas grand chose, Clapàs, 2002
Dieu en miettes, La porte, 2002
Con d’homme et autres jeux de langue d’ô ,Revue Ficelle,2002,illustrations de Scanreigh
Vivre quand même parce que c’est comme ça (anthologie par J.Fournier) Le Dé Bleu ,2004,couverture de Ben-Ami Koller
Guérir par les mots (Poèmes médicaux médicinaux et pharmaceutiques), Cadex, 2004,vignettes de Lewigue
ROMANS,PAMPHLETS et autres :
Journal-vrac, Rupture 1981 *
Malamavie, Rupture 1982 *
Papaclodo, Rupture 1982 *
Lettre aux derniers mohicans de la République, Jacques Brémond, 1992
Dictionnaire du jargot des cibistes, Lacour, 1997
K.K. Boudin 1er, roi d'Etronie, La Bartavelle, 1997 *
L'homme que tuèrent les mouches, Gaïa, 1996
Le regard du chien, Gaïa, 1997
Le cimetière des sans-nom, Gaïa, 1999
On meurt même au Sénat, Nykta, 1999
Je ne veux pas mourir yanki, Les Cahiers bleus, 2000
CONTES ET CHANSONS :
Contenrêves, Didascol 1980 *
Contahue, Les Francas 1982 *
Contadia, Les Francas 1982 *
Tortue et la caverne, Utovie 1986
Mélodine et Amuselle, Armand Colin 1981 *
LoupGouloup et la lune, Bayard, 2002
Dans l'oreille du géant, Atelier du poisson soluble, 2002
Livre
Matin
les yeuxs'ouvrent sur le livre
Nuit
les yeux se ferment après lui
Rien avant rien après
le jour commence le jour finit
Première parole
dernier mot
le livre s'ouvre se referme
un jour est accompli
Matin
le regard se lave
rien n'est vu avant
Soir
la parole ouvre
l'oeil du dedans
Ainsi la Vie.
in, Vivre quand même parce que c'est comme ça, Le Dé bleu, 2004
Dans la tribu des Hommes,couleurs de peaux n'ont sens : Sang des Hommes, brûlante coulée sur les glaces - Une seule tribu. ( J'ai dit. ) À l'origine, tout est poème. La parole mange. Se goinfre ! - Ainsi tout est poème à l'origine - même ce qui vient de " - Debout,fils d'homme ! Ecoute-toi, bâtard de Dieu : tout Les lampes, les ombres - on ne pense pas de la même manière: - Non que les pensées claires viennent forcément du jour ! C'est Le monde est une Grande Négresse - avec de très beaux seins. Heureux ceux qui auront appris à caresser les seins d'une fem- Ils ont tué. Ils ont tué. Aveugles, avec leurs armes, leur bonne conscience In Écrits d'avant l'écriture, La Bartavelle
Peaux
Tous nous venons de si loin - par-delà les glaciers sans doute, les déserts.
Nil d'amour dans les déserts ! -
la parole dévore, tout : par envie, par prudence, désir, volonté,
par réalisme, par maladie, par utopie, par faim de soi, la parole
dévore, la parole se dévore. - elle-même! -
nulle part : qu'il se lève donc celui qui avale l'air et le recra-
che sans se rendre compte qu'il a prié !que je lui crie :
est poème, à l'origine : même toi. "
le plein jour change les mots, et leurs choses.
Et l'huile en feu dans
la lampe dit encore autrement.
l'oeil de l'homme qui regarde,pas la lumière. -
d'éclairage. -
Seins
Depuis le début du monde c'est comme ça - et à la fin du monde
ce sera pareil.
me ! Lorsque la Grande Négresse les prendra pour les mener au
seuil du Temple, ils ne seront pas démunis : la mort n'est pas seu-
lement un ventre - ses seins sont noirs, la vie.
ils se prétendent guerriers ! - comme si la guerre était une excuse, et le mas-
sacre d'innocents, poème !
corps du père - mais nous sommes des combattants : ne nous jugez pas
seulement à nos actes, mais à nos mots, à l'intention de nos mots."