Georges Drano

Publié le par la freniere


Né en 1936 à Redon. il vécu en Bretagne jusqu'en 1993, et réside maintenant dans l'Hérault.
Enseignant. - Prix de poésie Guy Lévis Mano 1992.
Responsable de l'association "Humanisme et Culture". Il organise et présente régulièrement des lectures publiques et participe à l'organisation de festivals de poésie (Le Temps des Cerises, les Voix de la Méditerranée).
Il effectue des missions humanitaires et culturelles au Burkina Faso (6ème mission en 2005).

 
Livres publiés

· Ô sables (éditions La Porte)
· La chambre du lac ( acryliques de Jacques Galey, éditions Les Cent Regards)
· Le murmure de la vigne, éditions La Porte, 2005
· La route, éditions La Porte, 2004
· Tenir, Rougerie, 2003
· Le col au vent, éditions La Porte, 2003
· La charette au charbon, éditions La Porte, 2001
· L'autre jardin, éditions La Porte, 2000
· Village, éditions La Porte, 1998
· Dans le passage et la nuit, Rougerie, 1998
· Salut talus, Rougerie, 1994
· Eau tirant les rêves, Groupement culturel breton des pays de Vilaine, 1990
· Présence d'un marais, Rougerie, 1990
· La Lumière sous la porte, Rougerie, 1987
· Pièces d'une même porte, Folle Avoine, 1987
· La Maison conduit à la terre, Rougerie, 1982
· Le chemin du jour touche au chemin de la nuit, Rougerie, 1978
· Présence d'un marais, Rougerie, 1975
· Poèmes choisis, éditions Verticales 12, 1975
· Eclats, Rougerie, 1972
· Inscriptions, HC, 1971
· La terre plusieurs fois reconnue, éditions Du Seuil/Ecrire, 1968
· La hache, Rougerie, 1968
· Parcours, Rougerie, 1967
· Visage premier, Rougerie, 1963
· Grandeur nature, éditions Sources, 1961
· La pain des oiseaux, éditions Sources, 1959

Livres publiés à tirage limité
:

· Echardes, éditions Rivières, 2005
· Arbres, éditions Rivières, 2005
· Vêtue la nuit, éditions A Travers, 2000
· Le chemin laissé au miroir, éditions A Travers, 1997
· Pièces pour une même porte, éditions Folle Avoine, 1987
· La poursuite des apparences, Galerie Principe, 1979
· De la voix naît la demeure, éditions Commune Mesure, 1976

Vents et débris

Il cherchait le vent dans les plus petits détails du paysage, il l'attendait au coin des bois, le guettait derrière les murs et les haies, le suivait le long des ruelles. Il soulevait les pierres du chemin pour le surprendre.

Il voulait rabattre vers lui le moindre courant d'air, recueillir le plus petit frémissement qu'il sentait battre dans les feuillages. Le bruissement des herbes au bord des fossés faisait naître en lui le désir de tout emporter.

Une fois reconnu, il savait garder le vent sur lui, dissimulé dans les doublures de ses vêtements ou confondu avec les plis d'une écharpe. Loin des regards, il l'agrafait parfois entre deux feuilles de papier et serré sous son bras il l'emportait vers un lieu sûr.

Là, il le disposait devant lui et d'une main dessus une main dessous il savait en saisir les formes et les mouvements, en retenir les contours et les déchirures.

Il recevait les coups, les rafales, les bourrasques, il les sentait vibrer en lui.

Il reconnaissait enfin les saveurs d'un vent sans mémoire qui passe d'une parole à l'autre sans jamais rêver de sa chute.

*

Chaque pas avance un mot

A chaque pas un mot avance à l'intérieur du corps. Mot qui n'a pas toujours lieu parmi les mots donnant le volume et la voix. Certains mots désignant leurs mots à l'extérieur mais ne pouvant opposer qu'un son face à la vérité (quelques syllabes sur des objets reconnus de plus loin). D'autres mots demeurent en eux-mêmes, sans inscription, dans une réserve inépuisable de figures et d'images.


*

A tout moment

une histoire nous tient éveillés

tournant en même temps

que nous-mêmes

elle produit du silence.

Pour lui appartenir

Il suffit d’être sur le côté

d’où rien ne peut arriver.

N’allant pas jusqu’aux mots

elle n’a ni commencement

ni fin

elle aura su fixer

ce que nous sommes.


*

Georges Drano

Publié dans Les marcheurs de rêve

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