Des petits rien de la campagne électorale

Publié le par la freniere

Jusqu'à ce jour d'hui, le mot "culture" a été complètement évacué de la campagne électorale. Il ne me semble pas l'avoir entendu une seule fois de la part des chefs de partis ni de leurs ténors. On appelle ça un tabou. Pourquoi donc? De quoi nos partis politiques ont-ils donc peur en passant par-dessus... et sans que le milieu dit culturel ne proteste? Et sans que les journalistes ne posent la moindre question sur le sujet aux chefs et à leurs ténors? Pourtant, ils devraient tous savoir que c'est d'abord la culture qui imprime sa marque à une société et que c'est en fonction de cette marque que tout le reste peut être déterminé, aussi bien l'économie que les politiques sociales.

 

Mais il y a pire encore: le silence du Ministre sortant de la Culture et des Communications: Maka Kotto.

 

Maka Kotto a d'abord été député d'arrière-banc au Bloc québécois. Après quelques recherches, je n'ai pu trouver ce qu'il a fait et dit à Ottawa tandis qu'il siégeait au Parlement. Les archives des journaux sont pour ainsi dire muettes à son sujet.

 

Durant les dix-huit mois où il a été ministre de la Culture et des Communications, Maka Kotto a pratiqué l'art de l'invisibilité. Quand les journalistes lui ont posé des questions dites culturelles, il n'a toujours répondu que cette phrase passe-partout: "Nous travaillons là-dessus. Je vous ferai réponse plus tard." Or, il n'y a jamais eu de "plus tard". Le silence. Interrogé sur la Charte de la laïcité, il a eu ce mot, peut-être approprié pour l'humoriste qu'il a déjà été, mais absolument ridicule pour un ministre de la Culture et des Communications: "Moi, mon masque haïtien, je le laisse dans ma garde-robe!" À part ça, rien, zéro, une barre et un point!

 

Deux fois, je suis allé à l'Assemblée nationale - la dernière pour y recevoir la médaille de l'Asssemblée nationale. Alors que les autres parlementaires, même libéraux, écoutaient ce qu'on y disait, Maka Kotto était connecté à son I-Pad et ne semblait préoccupé que par ce qu'il y trouvait. L'hommage qu'il me fit fut l'un des plus insignifiants que j'ai entendus de ma vie. En fait, l'hommage rendu par Gérard Delteil, député de la CAQ, comparé à celui de Maka Kotto, était autrement plus significatif. À la petite réception qui suivit, Maka Kotto "brillait par son absence"... alors que des députés libéraux sont venus me serrer la main... et ce n'était sûrement pas par partisannerie!

 

J'ai donc fait depuis le début de la campagne électorale ma "petite enquête" afin de savoir où pouvait bien se terrer Maka Kotto. J'ai su par un garde de sécurité du Parlement que lors de la prorogation de l'Assemblée nationale, il dormait sur son banc et que personne n'a osé le réveiller... de peur qu'il avoue avoir usurpé sa place. Imaginez! Que se serait-il passé, quel scandale cela aurait été, si, au lieu d'avoir affaire à Maka Kotto, on s'était retrouvé devant

Marco Croteau, l'humoriste de la Bitte à Tibi!

 

On aimerait tout de même savoir ce qu'il en est du programme du PQ en matière de culture et des communications. Pour que cela arrive, il faudrait que Maka Kotto cesse de jouer à Rip Van Winkle, ce héros des contes américains qui, sorti de chez lui pour prendre l'air, s'est endormi au pied d'un arbre et ne s'est réveillé que vingt ans plus tard! Allez, Rip Van Kotto! Avalez quelques "wake-up" et faites la job pour laquelle vous avez été assermenté! Car jusqu'à présent, vous êtes assurément le ministre de la Culture et des Communications le plus nul qui ait jamais siégé au Parlement du Québec!

Victor -Lévy Beaulieu

Publié dans Glanures

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