Intermède

Publié le par la freniere

un jour j’ai dénoué mon coeur
il est parti comme un cheval
qui va trottant trottant
puis il s’est attaché à un arbre
avec lequel causer longtemps
mais bientôt l’arbre fut pourrissant

alors j’ai redénoué mon coeur
et il s’est envolé comme l’oiseau
il est monté au ciel deçi delà
puis il ne s’est attaché à rien
pour voler et chanter longtemps
mais bientôt le vol et le chant s’épuisent

j’ai changé mon coeur en loup
guettant sa faim et mes meutes
il court il court parcourant forêts
sauvage comme il est rien ne l’attachera plus
rien de plus que ma mort
aussi parfois dort-il tranquille …

mais du sommeil mon coeur se fatigue
dans sa fourrure il tourne se retourne
avec la question qu’il pousse à ma bouche
à quoi puis-je bien être utile si
ni l’attache ni le chant et courir ne me satisfont ?
aussi bien rire de tout et de rien

oiseau moqueur, rire est bien beau me dis-tu
tu pointes du doigt le jour de ma naissance
la neige et les renards l’oiseau et mon cheval …
dès lors il ne reste que la nuit où mon coeur tombe
et où trembler seule car en vérité
mon coeur est cette pluie de novembre

 

Catrine Godin

 

 

Publié dans Poésie du monde

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