Je te le dis

Publié le par la freniere

Je te le dis

Avec la voix du sang

Qui pulse dans mes doigts

Ce qui respire, transpire, persiste

Qui va de loin à loin

De la paume de l'âme

À la trace du pas

Des ronces et de la joie

Aux rêves pour survivre

De l'arraché de l'ombre

À la rue quotidienne

De la maison de l'air

À la confiance des enfants

Je te le dis

Par le corps de l'immense

Et le chemin du juste

Des parois des saisons

Remaillant leurs tricots

À l'image innommée

Qui hésite, titube

Flambe, lève, réchauffe

Du phare, lieu, état

Ce qui ne trahit pas

Du cri, du trouble, des murmures

Je te le dis

Des forces plaquées vives

À la voile à hisser

Du ciel qui s'en balance

Aux dernières chemises

Du petit qui va grand

Aussi du chant des pierres

Des yeux de l'herbe, des patiences de bêtes

De l'obstination puisant

Aux sources définitives

De la lumière surtout

Son oreille profonde

Son centre de noyau et d'envol

Du dedans des silences

Dans tous les brouhahas

Je te le dis

Des encres aux ratures

Des doutes à l'infini

Du ventre de la femme

Depuis les mots qui savent

Et ceux qui vont pour rien

De ma main je le signe

Je t'aime.

 

Ile Eniger

 

 

Publié dans Ile Eniger

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