Joel Vernet

Publié le par la freniere

 

Écrire, ça ne tient à rien, c’est une ombre qui nous brûle, un nuage venant se loger au cœur même de notre tête, c’est une façon, notre meilleure façon d’être véritablement avec les autres même lorsque nous en sommes séparés. Oui, si nous n’avions les mots pour dessiner un tant soit peu les contours de notre vie, ce serait la voie ouverte à la folie, au dernier abandon. Il y eut une faille, dans l’enfance, où les mots dévalèrent comme un torrent et, aujourd’hui, après tant et tant d’années d’errances, nos livres s’élèvent à la manière de fragiles barrages ne retenant pas vraiment les eaux.

 

Jöel Vernet

 

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Dès son premier livre, Joël Vernet tentait de répondre à la violence du monde par la recherche éperdue des sensations de l’enfance. Il ne peut se résoudre à accepter les coups portés à la beauté et à l’innocence.

Ce nouveau livre a pour cadre la maison de l’enfance, les terres isolées de la Margeride. L’auteur y est réfugié et, tout en se livrant au courant des jours, il évoque les visages et les voyages qui ont jalonné sa vie. La figure du père, le grand "absent", la figure mythique de Rimbaud, la petite gitane qui envahit l’espace et la mémoire... C’est un voyage immobile, rythmé de temps de contemplation et de temps de réflexion, au cours duquel l’auteur ne cesse de s’interroger sur l’utilité, la portée, la sincérité des mots écrits ou parlés.

 

Claude Chambard

Publié dans Les marcheurs de rêve

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