La probité

Publié le par la freniere

Je, je, je… la course des egos est effrayante ! La société, vautrée rutilante et fétide dans le paraître et l'avoir, invente ses particules répugnantes, ses vitrines qui condamnent la vie. Qui refuse ces fanfaronnades ? Qui brise les écrans ? Qui ouvre les mains pour partager ? Qui sait que la Terre est à tous d'origine impartiale ? Où sont les Hommes ? La liste des exactions donne des vertiges de dégoût ! Pour un écrivain discret, des milliers de scribouillards nuls et prétentieux assiégeant les medias. Pour un paysan aux gestes de bonté, des milliers d'empoisonneurs sabotant la planète. Pour un anonyme de la paix, des milliers de gueuleurs inutiles aboyant et mordant. Pour un individu bienfaisant, des millions d'hommes en guerre convoitant le pouvoir et assassinant l'être. Du cœur du monde, j'entends le pouls fatigué du vivant. Il lutte contre la souillure grasse des laideurs, ces obscénités dévorant les candeurs d'enfants, les sagesses d'anciens, et l'âme des autres. Tant plantent des banderilles, comment voulez-vous vivre, comment voulez-vous écrire ?! L'hésitation de l'ange blesse à la nuque, la douleur tombe comme un couperet. Pierre d'angle ou d'achoppement, la construction est toujours aléatoire. Assise sur une grosse roche de bord de chemin, au contact de la pierre accueillante et des conversations d'oiseaux, je reçois le vital, l'aimant. Je ne sais pas vraiment qui il est, mais j'écoute sa joie, sa puissance rassurante. Je sens son amour qui, à la manière des souris, se dérobe sous la porte entrouverte pour qu'on le suive plus loin. Je pense au grain de lumière à semer dans chaque acte, chaque pensée, chaque espoir. Je pense à l'énergie silencieuse où chacun a sa place. Et j'étreins la probité, cette guérisseuse qui demande l'équité.

 

Ile Eniger 

 

Publié dans Ile Eniger

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article