La traversée du ciel à vélo

Publié le par la freniere

 

À la traversée du ciel

sans rétro, sans sonotone et sans lunettes

Dieu devant allait à moto

moi derrière sur mon petit vélo

je demandais le Chemin

 

Du Sud au Nord

à chaudes larmes

à pleine voix, à plein espoir je quémandais

L’Avenir Monsieur, l’Avenir

 

De vieux firmaments chantaient

des cantiques éculés

et des lassitudes de bleu

Le silence s’éreintait

 

À la croisée de Ses yeux par gros temps 

d’Est en Ouest je parcourais le destin

j’étais malade

mon cœur battait trop vite

j’avais une crise de Foi

 

C’était hier, c’était demain

j’allais…

mais où allais-je ?

 

Dans l’infortune du dire

j’explorais des poussières de rêve

je cherchais à aimer

je cherchais à L’aimer

 

À parcourir l’éternité à vélo, le chemin était long

À trop longer l’espérance j’ai brisé l’horizon

 

C’était un hiver de soleil froid

le train n’était pas sur ses rails

ma vie était en gare et mes rêves à l’arrêt

Dans l’infortune du rire

je crois bien que je cherchais où aller

 

C’était hier c’était demain

j’allais…

mais où allais-je ?

 

À arpenter le vent à deux roues

la côte était raide et l’air était froid

je piétinais aux portes du désir

je piétinais des éclats de voix

et des brisures de rires…

où allais-je ?

 

Dans la mort et les azalées

je cherchais où pleurer

 

À l’équarrissage du verbe

perdu comme un lokoum

je traversais le désert

j’avais froid comme l’hiver

je jouais caniche et révolver

je portais ma croix

 

Toi, tu allais…

mais où allais-je ?

 

À la traversée du ciel à moto Dieu devant

moi très loin derrière et à vélo

j’épluchais l’amour à l’économe

À l’écumoire des heures les jours passaient

 

La vie m’a mouché au rasoir

je ne sais plus où je vais…

mais je suis où j’allais

 

À la malversation de la raison

le mensonge a fait fortune

depuis que je ne cherche plus je me trouve

 

En barque à rames ou à vélo

je ne sais s'Il a jamais  traversé nos larmes

moi, sans corde, sans échelle et sans vélo

j’escaladerai encore l’abrupt des devenirs

 

C’était hier c’était demain

J'irai.

 

Jean-Michel Sananès

 


Publié dans Jean-Michel Sananès

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