Le Pouvoir du Prince
Le Prince prétend gouverner, mais ce sont les circonstances qui le façonnent. Donc, il compose. C'est un compositeur. Malgré la cacophonie d'un réel qui lui échappe, il tente d'y établir l'harmonie par un discours qui couvre les fausses notes. Moins il aura de prise sur la réalité, plus son discours sera ferme et rassurant. Plus il donnera l'illusion - magique - d'un pouvoir absolu. Or le peuple s'enlise dans ce sable mouvant.
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Pour contrer les arguties et les entourloupettes du Prince, il n'y aura qu'une arme : la naïveté. Elle consiste à dire /: après tes belles paroles, que me reste-t-il dans la main ? A quoi servent tes engins de destruction ? Tes hausses d'impôts ? Tes discours sur le chômage ? Tes remèdes à la crise ? Qui profite de tes milliards ? Qui paye les intérêts et à qui ? Es-tu responsable de l'économie du pays ? Si oui, pourquoi est-elle dans un si piteux état ? Si non, pourquoi prétends-tu gouverner ? N'as-tu de pouvoir que sur la parole ? Il semble bien que oui, si j'en juge par le peu qui me reste dans la main, quand tu m'as tout enlevé ou presque. Prince, toi et ta grande gueule, ne me cachez pas le soleil. J'y verrai plus clair et je me boucherai les oreilles.
Gilles Hénault