Les dieux des églises

Publié le par la freniere


Les dieux des églises sont des bêtes féroces. Ces bêtes imaginaires se nourrissent de l’âme. Haine contre haine, ils se combattent entre eux. Ils se piétinent et s’enivrent de sang. Ils habillent en soldats les pauvres mots naïfs, le pain, la paix, la bonté. Ils barattent leur beurre sur la misère des pauvres et encensent les banques. D’hommes à soutane en femmes voilées, ils craignent les caresses et la beauté des corps. Les minarets appellent à la guerre et les clochers d’église sonnent le glas. Les machines à prières sont des machines à sous. Les grains de chapelet sont devenus des balles qu’on porte en bandoulière. L’enfant qui sacrifie sa jeunesse à la mort est béni par sa mère. Elle crache sur celui qui aime l’étranger. Les papes embrassent les tarmacs sans voir les bidonvilles et les ayatollahs lapident les amants. Ils troquent les épines de roses pour des treillis de guerre et l’énergie solaire pour la bombe à neutrons. Les dieux des églises ont les doigts d’un banquier, les phalanges d’un franquiste, le poing du capital, les yeux de l’intolérance. Ils sont l’opium du peuple, le pardon des bourreaux, la punition des justes. Il faut brûler les crucifix, les crois ou meurs, les croix gammées, les sourates guerrières. Les dieux des églises sont des bêtes à abattre.

 


Publié dans Prose

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