Lettre de Miron à Gilbert Langevin
Mon ami dans les années depuis 1958
compagnon dans la poésie de la vie et la vie dans la poésie :
ce que tu as si génialement appelé «la poévie»,
merci, Gilbert, toi qui n’as jamais pactisé
avec la soumission, les compromis, l’injustice
qui n’a jamais accepté les conditionnements
à la médiocrité de cette époque,
merci de nous donner,
avec la persévérance dans la création et la publication,
avec la voix que tu as, l’une des plus existentielles
et des plus émouvantes que je connaisse,
une œuvre poignante, de courage et de liberté,
et d’une écriture de maître, oui,
une œuvre qui est déjà l’une des premières de notre littérature,
qui exorcise notre mal de vivre
tant sur le plan individuel que collectif,
et qui fonde nos raisons de continuer d’espérer.
Gaston Miron
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