Libre et captive

Publié le par la freniere

pourquoi t’expliquerais-je quand il n’y a rien à expliquer; si l’écrire est un état libre il est aussi une capture.

 

quand tu écriras des loups la trace de leur faim, tu comprendras combien la plaine est vaste avant le festin et que la littérature elle-même est une louve affamée au moment où elle s’empare de toi. la laisseras-tu franchir tes natures, détacher tes hordes soumises, la laisseras-tu passer et se rendre jusqu’à cette cheville, ou le jarret luisant de la beauté à faire choir et mourir, la beauté à manger. est-ce elle ou toi qui attrape par la gorge et boit la vie chaude, est-ce elle ou toi qui lape et déchire. qui de qui. à l’en croire le monde est couvert de biches dont la moitié du corps est déchirée par des crocs veules, mi-poème mi-charogne. et tu poursuis des troupeaux effarés par leur propre puanteur. qu’as-tu fait.

 

qu’auras-tu laisser passer de toi. es-tu chien, es-tu loup, et elle, est-elle louve et au devant de quel banquet vivant de signes et de sang, au devant de quelle beauté courir.

 

Catrine Godin

Publié dans Poésie du monde

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