Néo-bushido
I
tu ne commanderas
ni le regard ni
son amplitude
qui te forcerait les yeux
que tu les voudrais clore
*
II
comme l’enfant nu
ajuste son regard sur le monde
le monde ajuste très lentement
sa nuit dans tes prunelles
qui peut critiquer la nuit ?
*
III
chacun ouvre l’oeil en son temps
une fleur dont les fragiles pétales
frangent un réel unique parmi d’innombrable
une nuit
une seule
suffit
quelle sera la tienne ?
*
IV
toute compréhension choisit son moment
si ce n’est pas le tien
quelqu’un d’autre se charge de cette réalité
*
V
tu es toujours aveugle
autres — des réels palpitent tout autour — foison
le miracle
est de les entendre