Ouvrir la main (Québec)

Publié le par la freniere

 

Quel âge n’avons-nous plus ? La tête appuyée sur un bras, nous nous désarticulons. Les jeux sont faits. Rien ne va plus. Pourtant il existe des portes derrière nous qu’on peut forcer si on nous en laisse le temps. Et la manière.

 

Nous retiendrons, du fatras de nos hiers, un chat, une chaise et un escalier. Nous attendrons avant de partir que tout soit consommé. Le chat endormi, la chaise renversée. Nous laisserons l’escalier appuyé sur le bord du gouffre. On peut y monter ou y descendre. Pour cela il suffira d’avoir le choix. Mais nous ne savons pas choisir. N’avons jamais su sans doute. Trop cru aux fées, aux anges et à la gravité des regards.

 

Trop attendu qu’on vienne nous embrasser avant le sommeil. Pour apprivoiser la densité du noir. L’inexorable désintégration de tout ce qui parlait pour nous. Des objets de rien du tout qu’on prenait simplement dans la main pour en exprimer la parole.

 

Ce sera le dernier geste du jour.

 

Ouvrir la main.

 

Monique Laforce

 


Publié dans Poésie du monde

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