Pour un aménagement harmonieux du territoire

Il existe dans le langage connu l'action de "caractériser un territoire" avant de prendre quelqu'action que ce soit sur un territoire donné pour le "développer". C'est à dire faire le tour de ce territoire, identifier ses forces et ses sensibilités avec les gens du milieu, les habitants de ce territoire, ceux qui le connaissent dans tous ses plis et replis. En langage autochtone on appelle ça travailler avec les "savoirs traditionnels", avec les aînés, avec ceux qui sont les gens de la terre, de la montagne, de la rivière....car ces gens là connaissent les réactions du territoire quand on tente de le développer, de faire de la déforestation, d'agrandir les routes, de le déposséder de sa vocation première....ils en ont vu d'autres. Ensuite une des forces d'un territoire ce sont les gens qui y vivent, c'est avec cette force vive qu'il faut travailler pour le développer. Ce qui fonctionne dans un territoire donné peut ne pas fonctionner dans un autre territoire. Chaque territoire a son code comme dirait Rapaille. À vouloir imposer à tous les territoires les 7 orientations de l'article de l'Avant-projet de loi c'est  l'assujettir à la gestion uniforme d'un gouvernement qui regarde un territoire en fonction de ses besoins politiques,  c'est faire d'un territoire l'esclave des ambitions du gouvernement qui ne connaît pas le territoire. On a vu cela avec le lancement d'un appel d'offres pour développer l'éolien en fonction seulement des vents sur une carte sans aller voir plus à fond si les territoires venteux avaient les caractéristiques requises dans le milieu pour accommoder cette industrie,  avec les conséquences que nous connaissons.  

Mireille Bonin    Terre citoyenne