Quelques traces de joie
Les nuits blanches, les malentendus, les engueulades, les emmerdeurs, les pannes de voitures, les factures impayées, et puis toutes ces guerres partout, assez loin pour qu’on s’imagine à l’abri. Toutes ces histoires de pouvoir, de gloire, d’économie, de religion. Tout le monde veut encore, veut plus, veut mieux et tout le monde veut avoir raison. Cacophonie continuelle, quête du dernier mot, de l’échelon le plus haut, du sourire le plus blanc.
Parfois, je n’en peux plus, je me dis vivement.
Vivement quoi ? La fin ?
Elle viendra, tôt ou tard, cette fin. Chacun y aura droit.
Mais d’ici là, il reste du ciel et de la rosée dans l’herbe, il reste des musiques qui font chaud dans le ventre, il reste des regards à savourer, des peaux et des tignasses à caresser, des bêtes sauvages à cajoler. Il reste à tremper ses mains dans la lumière et laisser des traces de joie dans la poussière.
Marlène Tissot