S.O.S. (Québec)

Publié le par la freniere

 

à Harouna Oumarou Ibrahim

 

Tous ces S.O.S.

si sombres soient-ils

ces silences suspendus

pour faire sécher le sang

je les entends, je les tremble

et le cœur torturé

je les trempe dans l’encre

pour le peu que je crois

 

tous ces S.O.S.

derrière flammes et fumée

tous ces hommes forcés

de grignoter la guerre

et de digérer la douleur

je les entends, je les tremble

et  j’ai avec eux

le cœur torturé

 

tous ces S.O.S.

tournés vers le ciel rouge d’Afrique

cris des femmes et des enfants

qui ont soif et qui ont faim

qui apprennent de leurs plaies

à pétrir la paix

et qui s’unissent dans le noir

pour siroter l’espoir

 

tous ces S.O.S.

chaque fois qu’une croix est plantée

dans la rosée qui brûle

ou qu’une hache est enfoncée

dans le crâne d’un crépuscule

je les entends, je les tremble

mais bien que j’ignore tout

j’en porte triste les cicatrices

 

Steve Auger


Publié dans Poésie du monde

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