Traction-brabant est paru

Publié le par la freniere

 

Il y a deux sortes d’auteurs,

écrivains même si vous préférez,

ceux qui aspirent à vivre de leur écriture et ceux qui

s’en foutent, ceux qui veulent passer pour des pros et

ceux qui s’en tapent.

Premier constat : les auteurs qui vivent de leur écriture

ne sont pas nombreux, une fois qu’en sont ôtés les

profs et les journalistes.

De plus, il faut reconnaître que nombre d’écrivains

essentiels n’ont jamais pu vivre de leur plume, ainsi

Rimbaud, ainsi Kafka et tant d’autres phénomènes

littéraires. Mourir jeune peut être aussi une solution

valable.

Il faut également avoir, une fois de plus, la lucidité de

reconnaître que l’extrême majorité des écrivains qui

vivent aujourd’hui de leur plume ne vendent que de la

daube.

Et pourtant, pourtant, malgré tous ces contreexemples,

gagner du fric avec des mots est une

profession de foi qui continue à en faire saliver plus

d’un.

Alors, il y a toujours la tactique j’en appelle à l’état

pour payer ce que l’individu consommateur n’a pas

envie de se payer, parce que ça ne l’intéresse pas. Oui,

car c’est connu, l’argent n’a pas d’odeur….

Mais pour ma part je ne crois pas trop à de tels projets.

Je trouve plus marrant de

creuser son trou afin de créer des textes qui ne se

vendent pas : bref, faire tourner la machine à vide,

l’essentiel étant de ne jamais y réfléchir… comme de

toute manière la mort est en bout de course…

A tout le moins, la signification de l’écriture, sa

puissance de remuement des consciences, et n’ayons

pas peur des mots justement, son rôle social, en

prennent un bon coup dans l’aile. Alors donc, au

mieux, les livres ne constituent-ils plus qu’une faible

marchandise ? Et vous avez encore envie d’écrire,

vous, même si ça ne sert à rien ? Ne vaudrait-il pas

mieux arrêter tout de suite les frais, mettre les boeufs

avant la charrue, intéresser un nombre significatif de

personnes avec ses bricolages avant de vouloir gagner

du fric avec ? Sans y être forcé contraint, bien entendu.

 

Patrice Maltaverne

 

 

 

 

Ils se bousculent dans les magasins, énervés et

agressifs

pour participer aux grandes fêtes de la consommation

obligée

pour bien finir l’année

et la recommencer fauchés

pour vite se remettre au travail

trimer et trimer encore

pour consommer

consommer les déchets toxiques en tout genre

que nous offre cette formidable société

Et puis après ce sera la grande mascarade

où chacun se fera des sourires à n’en plus finir

pour se souhaiter la bonne année

grande illusion collective

où chacun fraternise pour mieux recommencer

à se haïr, à se mépriser et à tenter de s’écraser

les uns les autres

 

Didier Ober

 

 

 

Contact : Patrice MALTAVERNE, Résidence Le

Blason 3ème Etage 4 Place Valladier 57000 METZ,

p.maltaverne@orange.fr

Illustrations : Patrice VIGUES and co

Là c’est moins drôle : Participation aux frais du

poézine les cinq exemplaires à 10 € comme 2 zeuros

fois 5 ça fait 10.

Diffusion parasitaire sur lnternet, plus blog :

http://www.traction-brabant.blogspot.com/

 


Publié dans Prose

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