Un chemin
Ce matin, la maison respire large, un air de printemps profile son museau de fraîcheur. Les mots me fuient ou le contraire. Quelle que soit la raison, quand le jardin range ses outils, il a toujours raison. Les choses de l'ordinaire ancrent l'esprit. Chercher ailleurs ce qui est là, chercher plus facile plus accommodant plus avantageux, est un espoir de sauvegarde et de propagande. Plus que quoi ? Ce que nous sommes dans la plus dérisoire de nos pensées fait et défait l'univers. Et par extension, celui d'autrui. Être doit embellir, protéger, remercier. Tout le reste est inventions d'egos et de pouvoirs. Chaque tricherie, chaque manquement, chaque arrangement, même le plus infime, amoindrit l'intégrité et ajoute à la laideur. C'est une inutile douleur. Où en étais-je ? Oui, la maison respire large et le printemps revient. Il y a dans cet état des choses simplement crédibles, un chemin de conduite et de joie.