Un parcours utopique à Chesterville
La Clairière-Art et Nature de Chesterville a ouvert ses portes au public le 17 août. Installations et performances attendaient les marcheurs dans une randonnée de deux kilomètres à travers champs et boisés, sous le thème d’Utopies rurales.
Pour ceux qui ne connaissent toujours pas l’endroit, la Clairière, c’est avant tout une forêt, un site naturel qui accueille chaque année des artistes oeuvrant dans différentes disciplines. Le parcours proposé aux visiteurs les convie donc dans différents mondes.
Cette année, c’est d’abord les sculptures de Pierre Le Blanc, installées dans le grand champ qui mène à la forêt, qui accueillent les visiteurs. Petits clochers insérés entre des balles de foin et constructions en hauteur qui étonnent par leur fragilité frappent l’imagination. L’utopie ne fait que commencer.
Au cœur de la forêt, dans une petite clairière naturelle, André Pappathomas, entre autres musicien et compositeur, présente une fresque vocale urbaine. Les voix d’une soixantaine de choristes de la région cohabitent avec des sculptures fabriquées à partir de matériaux trouvés en milieu urbain. Des existences multiples qui font un retour harmonieux dans la nature.
C’est la deuxième fois que l’artiste s’installe à Chesterville, mais son projet est né dans le cadre du FIMAV. « J’ai enregistré des gens d’ici, dit-il. Des gens du Chœur Daveluy, du Chœur d’Orphée et des voix de gens qui travaillent autour. Soixante-quatre personnes enregistrées au Théâtre Parminou, seules, en duo ou en trio. Ça m’a donné la matière pour monter 16 courtes pièces. »
Selon lui, la Clairière est un lieu fantastique pour les artistes. « L’accueil est magnifique. Il y a un soutien et un intérêt tournés carrément vers la création, de la part de toute l’équipe. Ils aiment ça et rendent possible ces projets, les nourrissent », indique M. Pappathomas.
En suivant le sentier, parfois escarpé, parfois boueux, on vit une autre expérience, celle de la nature qui nous prend et des souvenirs qu’elle évoque pour chacun. Puis, nous voilà devant une scène et quelque deux cent cinquante personnes réunies pour le spectacle de Catherine Barlow, Chapeau melon et bottes à marde.
Déjà impliquée à la Clairière par le passé, elle y était pour la première fois en tant qu’artiste. « Puisque mon texte parlait beaucoup de nature, ça m’a fait vivre beaucoup d’émotions de le présenter ici. C’est un peu comme une communion », commente-t-elle. Pour Mme Barlow, la lumière, l’odeur et toutes les particularités de la forêt participent aux œuvres.
Performances uniques
Les gens ont par la suite convergé vers l’amphithéâtre en nature pour assister à la prestation d’Yves Lambert Trio. L’ex-membre de la Bottine souriante était accompagné de Tommy Gauthier et d’Olivier Rondeau. Un autre moment de parfaite communion entre la musique et le décor. Le folklore a pris un sens nouveau, l’espace de la performance, comme s’il rentrait chez soi.
D’autres performances ont eu lieu au cours de cette journée, dont celle de Véronique Pepin et du Duo Marvayus. Les œuvres in situ de Claudine Brouillard et de François Mathieu se sont également installées dans le parcours.
Avec les quelque deux cent cinquante visiteurs de samedi, la Clairière-Art et Nature a battu ses records d’achalandage. Ceux qui n’ont pu s’y rendre ont jusqu’au 8 septembre pour le faire, les samedis et les dimanches de 11h à 17h. Une journée familiale intergénérationnelle aura également lieu le 7 septembre alors que le spectacle « Baro, sur le chemin des Tziganes » sera présenté.
Andrée-Anne Fréchette L’Écho de Victoriaville