Une solitude à cran d'arrêt

Publié le par la freniere

Il en faut du temps pour que le fruit devienne du vin, beaucoup moins pour que l'air devienne du vent. L'avoir nous dispense d'exister, le pouvoir d'aimer et le savoir d'apprendre. L'espoir disparaît avec la réponse. J'aime les questions qui restent ouvertes. Toute relation est vaine quand les autres ne perçoivent de nous qu'une image. La vérité se perd derrière les apparences. L'habit n'est pas la peau ni le chapeau une pensée. À moins qu'elle ne serve à se pendre, la cravate ne sert qu'à cacher quelque chose. On porte un collier à défaut d'un cou, une bague à défaut d'un doigt, une robe à défaut d'un corps, un véhicule à défaut de jambes. On rampe à chaque poste de péage. Nous sommes tous égaux devant la pluie. L'homme libre n'a pas besoin de pouvoir, mais qui peut se vanter de l'être. Il est des accommodements que l'on se doit de refuser, l'esclavage et le travail s'il devient un esclavage. Quand on vit pour posséder, c'est l'âme qu'on dilapide. Quitte à vivre pauvrement, je resterai ce bon à rien qui se cherche dans tout.

Jean-Marc La Frenière

 

Publié dans Prose

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