Yves Boisvert

Publié le par la freniere

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                                               photo: Chtistiane Tremblay

 

 

Le poète et écrivain engagé Yves Boisvert est décédé dimanche à 62 ans d'un cancer des poumons. Il était un des fondateurs du Festival international de la poésie de Trois-Rivières.

Né à L'Avenir dans le Centre du Québec en 1950, Yves Boisvert a signé, depuis les années 70, une trentaine de publications. Plusieurs de ses écrits ont été traduits en anglais, en espagnol et même en roumain.

En 1985, il a participé à la naissance du premier Festival international de la poésie de Trois-Rivières.

Le poète a été couronné de plusieurs prix, dont le Prix du Gouverneur général en 1992 pour La balance du vent, et le prix Félix-Antoine-Savard pour l'ensemble de son oeuvre en 2003.

En novembre dernier, il a reçu le Prix à la création artistique du Conseil des arts et des lettres du Québec pour la région de l'Estrie, où il vivait depuis plusieurs années. Cet honneur souligne « le parcours impressionnant de ce grand poète et l'importance de son oeuvre pour la littérature québécoise ».

Un des oeuvres marquantes d'Yves Boisvert est la trilogie Cultures périphériques, publiées de 1997 à 2004.

 

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Aimez-moi

 

D’aussi loin que mémoire soudaine

les pas du cœur sont comptés

ma jeunesse en cendres, la voilà

à présent je viens à vous

aimez-moi

 

Voyez, les traces aux semelles

c’est tout ce qui reste

n’en soyez pas étonnés

la foudre rejoint partout ceux qu’elle aime

épargnant aux autres

tel malheur

ou certaines vérités

 

Tous, ici, tous ceux qui habitent la peine

et que la peine habite

aimez-moi comme on aime sa patrie

à travers les murs au-delà des flammes

en l’espace d’un oiseau tranchant sa clarté

de l’océan jusqu’aux larmes

pleurez-moi, que je sois consolé

 

Je viens à vous, aimez-moi

avant la fin du monde

si le monde se meurt

je pars avec lui

 

Aimez-moi j’arrive à vous

afin de n’être pas étranger

 

À défaut d’espoir et de rêve

faites qu’à l’horizon déchirant de mon âme

se lèvent des firmaments constellés

et qu’au grand jour éperdument

je vous aime

comme on n’aime plus

 

Yves Boisvert

 

 

 

 

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