J'ai traversé la rue
Texte et voix : Jean-Michel Sananès Musique : Bruno Sananès La lettre au prince, d'un homme qui a traversé la rue, la France, le désespoir, la peur du lendemain, la honte et la solitude.
les mots de la vie
Texte et voix : Jean-Michel Sananès Musique : Bruno Sananès La lettre au prince, d'un homme qui a traversé la rue, la France, le désespoir, la peur du lendemain, la honte et la solitude.
L'enfance a cassé ses crayons. Leurs couleurs se délavent dans l'ombre. Aussi fatigués que moi, une éraflure à la manche, un accroc dans le tissu, un col de chemise prêt à saigner, un pantalon aux genoux tuméfiés, mes vêtements reposent sur le dossier...
Avec deux trois mots, la chair des images dévorée par la soif je résiste à la mort, au masque du silence, aux yeux de verres fumés. Avec une langue de feu passant de bouche en bouche je résiste à la neige, au froid des certitudes, aux engelures du temps....
Je n'entre plus dans le paysage, ni dans la carte de Noël d'un 24 de décembre. Je ne voyage plus avec les saisons. Les gestes journaliers ne voient plus le passage des oiseaux ni les jeux du chat. C'est l'hiver sans le feu. Dans la maison muette, plus...
Nous trouverons toujours un pas d’homme sur le sable, une morsure au cœur, une fleur oubliée parmi les terrains vagues, des mots égratignés par les ongles du sens. Nous trouverons toujours un trèfle à quatre feuilles, un pavé dans la mare une plume d’oiseau,...
Nous ne savons plus qui parle... là-bas à la frontière tombent des étoiles de sang les échos monstrueux d'un tonnerre d'outre terre grondent dans un ciel de flammes sombres les amants n'osent plus s'embrasser les enfants pleurent et le sein de leurs mères...
Je prends l’espace à pleines mains et demande au silence d’aller porter vers toi ce petit souffle ému où parlent ceux qui s’aiment. Jean-Marc La Frenière
Tu tournes le dos À l’automne qui n’a rien offert Le jardinier généreux fait cadeau De son épouvantail à l’hiver Le prévoyant rentre son jardin Dans la cuisine Détresse du gant rouge oublié Sur une clôture à piquets Les lampes s’éteignent bien avant minuit...