Le cahier ordinaire
Tes mots sont ma maison, j’y entre. Tu as posé le café sur la table et le pain pour ma bouche. Je vois des fleurs dans la lumière bleue, ou verte. C’est exactement le paysage que j’aime, il a le visage de ta voix. La pluie rince finement une joie tranquille....
Dans le creux d'une main
La beauté des choses échappe à la logique. Les oiseaux volent vers la lumière. Les arbres cherchent le soleil. Il faut faire attention. L’espoir se brise comme du verre. Un seul de ses tessons peut déchirer l’espace. La vie ronde éclate et tombe comme...
La maison de l'être
La vie c’est un baiser que les lèvres dessinent, le crayon dénouant le fil de la parole, le fil rompu du temps que les aiguilles affolent, la sève qui germine dans la boue des labours, le pain qui lève dans le four, l’orage qui soulève le vent du Wyoming,...
Du miel pour les ours
Enjambant les troncs d'arbres, les jambes des clôtures, les épaules de pierre, Richard Gamache touche du doigt le dard des abeilles dans la vulve des fleurs, la tapisserie des mûres que protègent les ronces. Poète, chanteur, musicien, conteur, Richard...
Hélène Monette en entrevue
Entrevue d'Hélène Monette avec lectures, réalisée le 19 avril 2012. Animation et montage de l'entrevue: Jonathan Lamy. Accompagnement musical : Kris Mah.
Itinéraire zéro
Je m’écorche de miroirs et de villes traversées au rythme de ton souffle à toutes frontières alpines un coeur différent tes passes d’eau tes rivières et galets je me refais ce lit comme un rituel je retrace cet angle d’où franchissent l’extravagance de...
Des bas de laine
Pépins d’un même fruit, maillons d’une même chaîne humaine, nous cherchons tous la corde pour se pendre, la corde qui nous lie et nous ligote, du A de l’alphabet au Z de l’azur. Le corps de Sisyphe ne cesse pas de vieillir, ses gestes de s’user. Il ne...
Sur le retour et tout autour
Je suis dans un épanchement à la jointure du passé. Des bouffées de sève reprennent place dans l’égorgement de mes pensées où, excisées, elles s’épuisent sous la lame affûtée de l’écrasement. Je ne me retournerai plus, c'est inutile et ça fait mal. Alors,...
Les oeillets des poètes
Si je fais l’œil traversant les œillets de poètes, je me dis, c’est le party en titi et je m’en réjouis au jardin de travers, car iIs tiennent bon dans le sauna des derniers jours après les passages si brefs, brusques même, cette année, à ce qu’il me...