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prose

Une pudeur de neige

Nous sommes inséparables du lieu qui nous fait naître. Quand on émonde un arbre, c'est sa conscience qu'on élague. Il n'y a plus de contour. Le blanc touche le blanc. Le froid se greffe dans la chair. Toute la forêt tressaille dans la mémoire du loup....

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Il faut vivre dit-elle

Il faut vivre, disait ma mère. De rien du tout à la grande mer du néant, se poursuit la grande écriture du fleuve, avec ses heurts et ses retours, ses débours de langage, ses chicanes d’oiseaux, ses sacs et ses ressacs, ses tournures de phrases encore...

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Des pleurs de neige

Un pied sur la page et l'autre dans la marge, écrire me devient de plus en plus difficile. Les phrases m'alourdissent. Pour qui ces cadavres de bois? Pour quel feu ces branches mortes? Que disent toutes ces feuilles bruissant comme des milliers de lèvres?...

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Par monts et par mots

Sous le poids de la neige, la terre respire encore. Les choses sont plus difficiles à mettre en mots. C’est plus simple en été. Les contours sont moins flous, la brume plus légère. L’encre ne fige pas dans le tube d’un stylo comme une goutte de mercure...

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Les images vont trop vite

Il fait si froid, même avec des phrases en combine à porte, les queues de virgule ratatinent. Les parenthèses ont l'air d'une patinoire et mon stylo dérape sur des ruisseaux gelés. On ne fait pas l'amour à trente sous zéro. On ne pense même plus. On reste...

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Les mots dans les pas

Les dieux ne fournissent plus d'amour, ils fourbissent des armes. Je ne veux plus d'un vent mâchant des oiseaux morts. Aurais-je écrit plus que vécu? Je n'ai pas vu la neige signer son œuvre ni un oiseau dire son nom. Le goût des pommes est rond, celui...

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Un cahier dans ma poche

Il neige comme un lait renversé. Un cahier dans ma poche me sert de fenêtre. Quand je le sors et l'ouvre, je vois la mer et les oiseaux, le bleu du ciel qui surnage, des pages pleines de cerfs-volants. Ça sent la résine entre les mots, le sapinage entre...

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La roue de fortune

La roue de fortune écrase plus de doigts qu'elle n'enrichit les hommes. Les marchands de sable ont déjà commencé à polluer le désert. Sur les derniers lopins de terre, on ne cultive plus que des nains de jardin. On offre aux prédateurs la chair des enfants,...

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Blanc sur noir

Blanc sur noir, une bande de corneilles sur la neige simule un attroupement d'enfants. Elles vocifèrent et se chamaillent, qui pour une plume, qui pour une miette de pain, qui pour un mot échappé par mégarde. Des nuages passent, d'infiniment petits mêlés...

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La volonté du simple

Sous les bombardements, comment pleurer tant de morts ? Leur âme ne quitte pas le corps. Elle se multiplie dans celle des vivants. Les mères maigrissent à vue d’œil à tant verser de larmes. Elles cherchent leur enfant sous une école en ruine. La précision...

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