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prose

Dans la saveur des mots 1

J’ai plein de phrases dans mon ventre qui ne demandent qu’à sortir, des mots comme des épines qui écorchent le cœur. Il faut d’abord être poète avant d’écrire, sinon ça n’en vaut pas la peine. Il n’y a que de l’encre et du papier, de la peluche au lieu...

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Le banc des hommes

Combien de lèvres quittent le fruit pour un baiser de Judas ? Le banc des hommes est occupé par le cul des soldats. Le vent cliquète comme une arme d’appoint. Il se fait tard. La nuit tombe pour de vrai. Il faut la ramasser avec des mains d’aveugle. L’économie...

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La fleur sur sa tige

Certains jours, je m’en tiens au brin d’herbe, au miracle du miel, à la couleur des lavandes. En me penchant sur une fleur, je me rapproche de la vie. Toutes les herbes s’opposent à la guerre. Elles renaissent toujours après les hécatombes. Je mets une...

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Des tatouages de poésie

Les hommes qui dormaient dans l’herbe et la chaleur s’assoient devant l’écran en mangeant des images d’eux-mêmes. Ils regardent le monde par la fenêtre des portables. Leurs prières sans fil ne s’adressent qu’aux marchands. Quand je deviens végétarien,...

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Avec des pas d'angoisse

À jamais différent de ceux nantis de tout, je reste ce rebelle indomptable, un vieux cheval rétif échappé du manège. Je m’ajuste à la terre avec des pas d’angoisse. Du trotte-menu au trot, je galope à l’estime et traverse les ombres. À défaut d’une chaise,...

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Le paradis existe

On est toujours en retard sur ce qui est. Même l’avenir est daté. Le futur s’attarde à balayer le présent. Chaque jour, je m’écarte de la foule. L’oiseau ne chante pas pour rien. Il y a toujours une oreille au milieu des branches, une antenne à l’écoute...

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Quelque chose veille (extrait)

Le ciel s’étend tout nu sur les arbres, sa robe de nuit accrochée aux étoiles. Un vent lui fait la cour, un vent de belle force, tout en musculature, la peau fraîche, les doigts comme des agrafes, la poigne d’un bûcheron. Les fleurs se couchent devant...

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Le trésor

Même vieux, je me cache du regard des grands. Je sais qu’ils me voient, mais qu’importe. Ce sont eux que je ne veux pas voir. Ils ternissent mes regards d’enfant. Aucun d’homme n’est digne qu’on le traite de loup. Malgré ses symphonies, ses tableaux,...

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J'ai deux côtés

J’ai deux côtés de moi, un pour la mort, un pour la vie. Ils se nourrissent l’un l’autre comme la terre et l’eau, l’encre et le papier, le baume et la blessure, la peau des moutons noirs et le poil des loups. La solitude permet de voir plus loin que les...

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La langue disparaît

À 65 ans, je n’ai pas encore appris à respirer librement. J’ai heureusement appris à marcher sans chaînes, sans boulet, sans les souliers de la morale. C’est ma façon d’écrire. Je pousse la vie avec mon ventre. J’écris comme on laboure. Je gratte l’os...

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