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prose

Le vrai du faux

Q ue restera-t-il de l’homme pour justifier sa présence ? Les bungalows en ligne ne comblent pas le vide du paysage. La chlorophylle des néons opprime la rétine et l’oxyde de carbone draine le fond des poumons. Une vague d’antennes pointe vers un fantôme...

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Comme des silex

L ’oiseau ne chante pas pour le plaisir de l’homme. Il avertit les siens de la menace humaine. Notre présence au monde n’est pas dans l’efficacité des gestes mais le regard qu’on lui porte. Le merveilleux peut naître de partout, un sourire, une main,...

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L'instant n'a pas de fin

I l arrive à la prose de devenir vénale, se mettre au service des marchands ou se laisser séduire par l’idéologie. La poésie est plus rebelle. Elle gagne mal sa vie mais ne vend pas son âme. Faisant fi du paraître, elle accroît la densité de l’être. Toujours...

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Chanter la pomme

J e me souviens très mal des lieux où j’habitais sauf certains racoins, les remises, les soupentes, le chant du vent sur les fils électriques, la musique des arbres, le boitement bizarre de la pluie à certains endroits, le pas léger des bêtes estampillant...

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Comme un moineau mouille son nid

J ’habite un village de sniffeux d’exhaust. Leur sensibilité s’arrête aux vibrations de moteurs, aux claquements de pistons, aux crissements de pneus. En hiver, il n’y a pas de patinoire sur la glace du lac mais une piste de course. Les moteurs à deux...

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Comme on creuse

J ’écris sans projet. J’écris avec des mots, tout simplement, jusqu’au bout de la ligne, quitte à passer tout droit. J’écris comme on creuse une terre invisible. Quand une page est écrite, je n’y suis déjà plus. Le jour et l’heure ne sont pas du papier....

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Par le trou du souffleur

L ’automne sur son deux roues de spleen a donné son dernier coup de pédale. La vie a des nausées comme un vieux lavabo. Si la nuit est trop longue, je ferai le soleil. Si sa bouche est muette, je serai la chanson. Je grappille partout des images toute...

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Un mot entre les dents

I l suffit d’une ficelle pour soutenir le monde, d’un tour de plus sur le manège, d’un poil sur la main, d’un mot entre les dents, d’une bouteille à la mer. La tentation d’écrire m’agite à tout moment. Je laisse des traces de pas tachés d’encre et d’images,...

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Que serons-nous ?

I l n’y a pas vraiment d’écart entre la nuit et le jour, le sourire et les larmes. Chaque parcelle de vie contient les deux. Il y a un gouffre immense entre les contes et les contrats, les comptes et les contras. Le doigt sur la gâchette unit la Bible...

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À l'ombre d'un chapeau

N ous dormons tous sur un champ de mines. On joue avec la mort. L’espérance est exsangue. Des milliers d’exploités, de femmes battues, d’enfants estropiés parcourent ma langue. Les cris des abattoirs transpercent mes tympans. Entre ce que nous savons...

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