Top articles
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Nous reviendrons (France)
Souviens-toi la Terre fut le premier tambour l'Empreinte la première écriture les tribus chantaient avant même de parler jusqu'à ce que les mots inspirés se figent sur les tables de la loi les chants se sont dissipés dans nos voix desséchées par l'abus...
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Des «barbares» bombardés à Gaza
Construire l'ennemi Qu'elle était naïve, décidément, cette idée selon laquelle, avec l'expansion des moyens de communication, il ne serait plus possible de commettre une exaction sans que l'opinion internationale, aussitôt alertée, réagisse par une protestation...
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Arraché vif
À Gérald Godin ... Quand elles passent et que je dors sous mes trucks de désir les filles se maquillent aux miroirs la rue est notre dernier cadeau nous n'habiterons plus que la couverture du trottoir où le mal s'endort aussi dans les toilettes du grand...
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Depuis ta naissance (France)
Depuis ta naissance Léo Le jour et la nuit ont changé d'horloge Le temps de ma vie bat dans le tien Ta vie à petits bruits Tes soucis de biberon Ton front qui se plisse Ta tête si petite et si lourde au creux de mon bras gauche Tes yeux encore remplis...
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J'ai vu tomber...
J'ai vu tomber beaucoup d'enfants tristes le long des grands boulevards une immense douleur avait fauché brusquement leurs visages désertés par l'éclair des îles en tombant ils trouvaient encore la force de crier les mots dont la signification était oubliée...
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Ton tout premier berceau (Belgique)
voici et je demeure dans l'infra parole là où aucun mot, là où aucun son estomaquée sous le jet du caillou dense de te vivre ma douce tu n'as rien dit, une seconde, puis toute ta peau a vagi contre la courbe de mon cou ton tout premier berceau ma chair...
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Paroles indiennes
LA TRAVERSÉE DU «TCHÉ» « Je viens de rentrer après un circuit qui m'a amené jusqu'en Bolivie orientale, à Santa Cruz de la Sierra, près du lieu où a été assassiné le « Tché ». J'ai beaucoup réfléchi à tout cela, ces jours derniers, surtout que je viens...
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Le poids d'un homme
Oh ça ne pèse pas lourd un homme face à l'Ubu plastronnant, si sûr de ses polices et règlements, si sûr de sa propre importance et de son propre destin, «on ne fait pas le poids» disent-ils ceux que l'on abuse au nom de la «démocratie», que l'on méprise...
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Pour commencer (Autriche)
Je me demande : ma parole a-t-elle un sens ? Y a-t-il quelqu'un pour s'y retrouver, s'y reconnaître dans son altérité, se dire : voici un être, un frère, un parent. Je n'en sais rien : tant d'autres ont quitté ce temps que rien jamais ne pourra consoler...
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La voiture (France)
Il a une voiture depuis peu. Il est en vacances. Tous les matins Il vient faire le ménage De sa voiture. Il rentre d'abord dedans Sort le bras gauche Met la main sur le toit Et tapote avec trois doigts En sifflotant Il est content. Puis il sort. Il la...
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Ene evenement importan
Ene grand momen dans listoire la lang kreol : La Journée internationale de la Langue maternelle, célébrée aujourd'hui à l'initiative de l'Unesco, sera marquée à Maurice par un événement de taille : la présentation du Dikisioner Morisien - Premier diksioner...
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La neige
La neige ? La neige ce n'est rien. Regarde-là tomber : elle, sans bruit. Personne ne saurait dire le moment où elle recouvre exactement le sol. Ce moment là, le moment où tout ce qu'on connaissait parait avoir disparu, le dernier clin d'œil, le dernier...
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Dans ce pays de neige
à Juan Garcia À force jeter tant de rêve en pâture l'horizon fait défaut et la voile s'affaisse. Les arbres se suicident dans leur manque de sève. L'espoir s'anémie en manque d'oxygène. L'océan meurt de soif à même ses banquises. Les oiseaux volent bas...
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Contre le baîllon
Loi anti-SLAPP La mobilisation continue ! Appel au rassemblement « Bâillon devant le palais » Vous n'êtes pas à Montréal ? Vous pouvez tout de même nous appuyer ! Nous ferons part de votre appui lors de l'action symbolique ! Pour l'adoption d'un projet...
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Je ferais dire à la poésie (Québec)
il y a de bien grands mots et de bien petits états d'âme entre les deux un galimatias toujours en mouvement perpétuel équilibriste contre le souffle de nombrils obnubilants le nombril de ce que l'on veut montrer, démontrer, afficher, mettre en relief...
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La patine des mots
J'avance entre les mots avec des pneus baloune, un panier balleret sur mon guidon de bicycle. Je meuble ma parole d'une grammaire de brocante. Ma langue a la patine des vieux mots oubliés. Les mots qu'on entend trop ne veulent plus rien dire. J'évente...
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La plante aérienne (U.S.A.)
Cette touffe qui prospère sur le néant salin, Pieuvre retournée, les bras tendus vers le ciel Se desséchant sur un tronc de palmier près de la baie - Un oiseau presque - d'une presque frayeur d'oiseau, Elle est poumon du vent par qui grincent Ses tentacules,...
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Un bol d'oiseaux
J ’ai posé un bol d’oiseaux sur la table des herbes, un grand pichet de fleurs, une assiette d’eau pale. C’est la faute au printemps si les lilas fleurissent. C’est la faute au soleil, à la pluie, à la vie. Ils font monter la sève dans les pommiers têtus,...
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Chronique douce (France)
si la poésie vient sans qu'on s'y attende elle s'en va comme elle est venue, par surprise et ce qu'elle nous laisse parfois c'est un lac dans la province inconnue de l'Alberta ce n'est en réalité que le souvenir d'une photographie d'un atlas d'enfance...
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L'eau (Haiti)
L'eau sonne sans une consonne Jaillissante frémissante cascadante Boisson naturelle des racines qui s'enivrent Offrant à l'air conquérant des vies à caresser Pelouse prodigue de sa verdure Arbrisseau en pleine croissance Ou fleur prête à éclore L'eau...
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Je m'appelle personne
Je n'ai pas de nom. Je m'appelle Personne. Les riches ont l'or, mes maigres mains creusent le rio. Mes maigres mains creusent un sillon de mort. J'ai enterré tant d'enfants que ma mémoire est une encre sauvage. Je n'ai plus de mains. Je n'ai plus d'âge....
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L'os de vivre
Chacun se cache derrière sa face, son sourire plié comme un mouchoir de poche. La route n'est jamais droite et le lieu où l'on marche n'est jamais où l'on va. Les yeux couverts d'images, j'attends que la haine vienne se coucher au pied d'un arbre pour...
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Le goût des pommes volées
Les arbres morts nourrissent le ventre de l'humus. Les fleurs d'un charnier transfigurent la mort. Chaque jour est sacré. Chaque matin, j'écoute la prière des oiseaux dans l'église de l'air, la messe des cigales, la communion des bêtes sur le bord d'un...
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Au bord des fausses routes
Dans le vieux cœur du monde où l'aorte s'ébrèche, parmi l'envahissement des choses, l'encombrement du mal, la maigreur des blés, la peau des portefeuilles plus morte que la mort, la vie est contrefaite de promesses éthyliques. Sur la planète infirme,...
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Deux verres qui se boivent (France)
À Vladimir Vyssotski (1938-1980) plus palpable que le reste du monde la simple idée que j'ai de toi boit mon verre toute seule je n'y touche pas je le repousse du pied et pourtant pour peu que mon souffle t'inspire et t'expire le verre se vide tout seul...